La communication de Spotify pourrait se retourner contre elle. | Bryan R. Smith / AFP
La communication de Spotify pourrait se retourner contre elle. | Bryan R. Smith / AFP

Spotify et Apple se livrent la guerre des chiffres

Et chacun leur fait dire ce qu'il veut.

Souvenez-vous, mi-mars, quand Spotify a ouvert les hostilités contre Apple. En cause selon Daniel Ek, patron de la plateforme musicale: les méthodes anti-concurrentielles qui caractérisent les conditions d'accès à l'App Store, jugées discriminantes. Un problème qui s'ajoute à celui de la «taxe Apple», une confortable ponction de 30% des revenus que s'arroge la firme de Tim Cook –également aux commandes du concurrent Apple Music.

«Apple est à la fois juge et partie», expliquait Ek il y a quelques semaines, lorsqu'il a saisi la commission européenne pour réclamer qu'elle prenne des mesures contre les pratiques monopolistiques de l'entreprise.

Guerre à coups de comm'

Dans le même temps, les deux firmes engageaient leurs forces dans une bataille de communication. Spotify a mis en ligne un site nommé Time to Play Fair («Il est temps de jouer selon les règles»), où sont présentés au grand public ses arguments contre Apple. Qui a répondu par une nouvelle page dédiée à son App Store. On peut y retrouver, point par point, une explication des conditions d'acceptation des applications par des personnes spécialistes du développement –une manière de dire que la firme mérite ses 30%.

Le dernier épisode en date n'est pas le moins savoureux et nous fait plonger dans les données chiffrées. Der Spiegel et le site spécialisé Music Business Worldwide, qui ont eu accès à la réponse d'Apple aux allégations de Daniel Ek, rapportent que ce dernier tromperait joliment son monde en se plaignant de cette ponction de 30% et en menaçant de devoir augmenter ses tarifs si les choses ne changeaient pas.

Selon ce document, Spotify paierait non pas une taxe de 30% mais de 15% sur chaque abonnement payé via l'App Store, à la suite d'un changement de tarification imposé par Apple aux personnes qui reconduisent leur contrat pour une deuxième année consécutive.

Pire, cette fameuse «taxe Apple» n'aurait concerné que les années 2014 à 2016, Spotify ayant ensuite décidé de ne plus laisser à ses abonné·es la possibilité de souscrire et de payer via la boutique d'Apple.

Taxe à géométrie variable

Cette taxe de 15% toucherait, toujours selon le document étudié par Music Business Worldwide, 680.000 comptes soit moins de 1% des 100 millions d'abonnements payants. Une source a même indiqué au site que ces 15% avaient été largement absorbés par une ristourne spéciale accordée par les labels à la plateforme suédoise, ajoutant que Spotify «cherche simplement à ne rien payer».

Jutifiée ou non par le soin que met la firme à tenir son store, selon les avis, la «taxe Apple» est une réalité exorbitante pour nombre de professionnel·les du développement qui travaillent de manière indépendante et dont les revenus sont fragiles et irréguliers.

Pour Spotify, en revanche, elle n'a semble-t-il jamais été un frein. Daniel Ek ommet de noter qu'Apple, son iOS et son App Store lui ont offert l'accès à un marché gigantesque d'abonnements payants et d'écoutes rémunérées par la publicité.

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