Ces choses colorées et vitaminées de formes et consistances diverses pourraient bientôt devenir une denrée rare dans les cantines anglaises. | Sven Scheuermeier via Unsplash
Ces choses colorées et vitaminées de formes et consistances diverses pourraient bientôt devenir une denrée rare dans les cantines anglaises. | Sven Scheuermeier via Unsplash

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C’est le nombre de portions de fruits et légumes frais que doit contenir chaque repas servi dans une cantine scolaire anglaise. Le Brexit pourrait compliquer les choses.

Faire mieux manger les kids, s’attaquer à la malbouffe et à la malnutrition qui s’étaient frayé un chemin jusqu’aux tables des cantines des écolières et des écoliers a été l’une des batailles les plus importantes de la vie du chef-star Jamie Oliver.

Ce que l’on réussit à faire le temps d'une existence humaine peut se défaire en un vote. Cette guerre contre l’obésité infantile, qui commence pour tout gouvernement sérieux par le contrôle strict de ce que les écoles font ingérer chaque midi aux élèves, pourrait connaître une armistice forcée et malheureuse en cas de Brexit non négocié.

Imposées par le pays de Sa Majesté, les règles en la matière ont été clairement posées. «La nourriture servie dans les écoles et académies en Angleterre doit suivre les standards d’une alimentation équilibrée et saine pour les enfants», explique un document officiel. Les cantines doivent ainsi servir quotidiennement une portion ou plus de légumes ou de salade ainsi qu’une portion de fruit aux enfants, et au moins trois fruits ou légumes différents chaque semaine. La «facilité» de l'emploi de nourriture industrialisée et ultra-transformée a été sévèrement limitée: les restaurants scolaires ne peuvent servir plus de deux portions de nourriture frite ou panée aux chers enfants de la Couronne.

Retour à l'âge de graisse

Problème: l’incertitude totale sur ce qu’il adviendra avec le Brexit, et plus particulièrement avec la perspective de plus en plus probable d’un Brexit dur et non négocié, met ces belles règles en péril. Toute île et fièrement indépendante qu’elle est, la Grande-Bretagne dépend ainsi en très grande partie du continent pour la fourniture de fruits et légumes frais et de saison: si les frontières devaient brutalement se redresser entre elle et ses voisins européens, ces livraisons quotidiennes et massives pourraient être menacées, et avec elles la qualité des repas servis dans les cantines.

Comme le rapporte le Guardian, un Brexit non négocié «serait un désastre pour la nourriture de millions d’écoliers», a déclaré un porte-parole de la Soil Association, groupement d’exploitants agricoles attachés à la culture biologique et à la qualité nutritionnelle. «La probable disruption des chaînes d’approvisionnement et l’inévitable hausse du prix des ingrédients signifierait pour les restaurateurs une grande difficulté à fournir des repas chauds et sains aux écoles.»

Si les autorités tentent de rassurer les parents inquiets en affirmant que, bien sûr, tout serait fait pour que leurs rejetons ne replongent pas dans l’âge de graisse avec un Brexit non négocié, le gouvernement a néanmoins pris le soin d’expliquer aux autorités locales qu’elles devront faire preuve «de flexibilités significatives» quant aux règles préalablement établies si les provisions saines venaient à manquer.

Bien heureusement, certains industriels sont prévoyants: Unilever a ainsi indiqué avoir augmenté ses stocks de Magnum pour faire face à une éventuelle disette.

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