Pour atteindre le succès, Google n'hésite jamais à se mettre en pièces. | Reza Rostampisheh via Unsplash
Pour atteindre le succès, Google n'hésite jamais à se mettre en pièces. | Reza Rostampisheh via Unsplash

Avec 158 projets tués depuis sa naissance, Google ne craint pas l'échec

En treize ans, la firme de Mountain View a énormément créé et recyclé.

La mort de Google+, lancé en 2011 comme une réponse du géant multicolore de Mountain View aux omniprésents Facebook et Twitter, n'a tiré que peu de larmes chez ses oublieux utilisateur·rices: il avait semblé clair, dès le premier jour de sa morne existence, que le plutôt raté et très tardif réseau social de Google allait un jour rejoindre l'immense cimetière numérique que la firme laisse derrière elle depuis sa naissance.

Échec et gloutonnerie

En treize années, l'entreprise créée par Larry Page et Sergey Brin a «tué» plus de 150 produits et services. Rien de tout à fait extraordinaire lorsque l'on considère l'omniprésence numérique de Google et de ses services tentaculaires, mais une preuve qu'elle ne craint jamais l'échec, qu'il soit technique ou financier.

Le chiffre est également une indication intéressante des modèles parfois contestables que l'extrême richesse d'une firme comme celle-ci permet d'adopter. Ses fonds apparemment sans limite lui permettent certes de mettre des armées d'ingénieur·es au travail sur des projets qui ne verront jamais le jour ou seront coupés au bout de quelques années seulement. Mais ils lui permettent également, et peut-être surtout, un appétit de glouton sur le marché des fusions-acquisitions, de placer des fortunes sur la table pour gober des dizaines de jeunes start-ups puis ingérer les solutions qu'elles ont inventées et les intégrer à ses propres solutions. Avant qu'elles ne deviennent de possibles concurrentes et au risque de tuer, au passage, quelques inventions qui auraient peut-être mieux vécu si elles avaient pu croître dans l'indépendance.

Deux sites, des «cimetières numériques», tiennent la comptabilité de ces RIP: Killed by Google et The Google Cemetery. Les deux derniers décédés, Google+ et le très apprécié client de messagerie Inbox y côtoient ainsi plus de 150 projets tels que Google Reader, Google Allo, Google Talk, Picasa, Google Reader ou Google Wave, tous transformés, digérés, débranchés, selon les plans et désirs de l'entreprise.

Très complet, The Google Cemetery propose même quelques outils statistiques permettant de mieux cerner le phénomène. Il est ainsi calculé que la durée de vie moyenne de ces 150 projets terminés a été de 4,1 ans. Et que Google a fait l'acquisition de 212 autres entreprises depuis sa naissance: un chiffre ébouriffant et hautement signifiant sur les business models des géant du net les plus riches.

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