Début 2018, coup de tonnerre dans le monde du cinéma. Disney, le mastodonte de l'entertainment va absorber la Fox, un autre major d'Hollywood. Mais depuis, alors que le rachat a été officialisé en mars 2019, la recette de la sauce à laquelle le studio allait être mangé restait floue.
Pas de chance: la 20th Century Fox a réalisé un mauvais trimestre, à tel point qu'elle a creusé un trou de 170 millions de dollars (151 millions d'euros) dans le budget de son récent acquéreur. Notamment à cause du critiqué X-Men: Dark Phoenix.
Il n'en fallait pas plus à Bob Iger, le PDG de Disney, pour annoncer reprendre la main sur la production des longs-métrages du studio. La nouvelle direction pour la Fox est simple. La quasi-totalité des films en développement sont annulés et remplacés par ce que Disney sait faire de mieux: des suites, des remakes et des super-héros.
Disney reboote la Fox
Pour le plus grand bonheur des fans, les X-Men, Deadpool et les Quatre Fantastiques, dont les droits appartenaient à la Fox, vont donc pouvoir rejoindre leurs petit·es camarades Avengers dans le Marvel Cinematic Universe, sous l'égide de Kevin Feige.
Pour ce qui est des remakes, ce sont Maman j'ai raté l'avion, La Nuit au musée et Treize à la douzaine qui vont être ressuscités sur le service de streaming Disney+. Les seuls survivants annoncés par Bob Iger sont donc les films dont la production est déjà trop avancée, ainsi que les suites des franchises à succès Avatar et La Planète des Singes. Fox Searchlight, qui produit des films d'auteur·e, est aussi épargnée.
Ce recentrage est une mauvaise nouvelle pour l'originalité mais devrait être bon pour le porte-monnaie. Car si Disney règne sans partage sur le box-office, ses récents résultats ne sont pas très réjouissants. En effet, en plus des pertes de la Fox, la fréquentation des parcs Disney a récemment été décevante.
Rassurer les actionnaires
Pour ne rien arranger, si les films Marvel sont une valeur sûre, aucun long-métrage du calibre d'un Avengers ne devrait sortir l'année prochaine, ni la suivante. Pareil pour Pixar, dont les prochains films seront des aventures originales.
À tout cela s'ajoute les coûts colossaux du lancement de Disney+. Selon Bloomberg, le service avait déjà couté 553 millions de dollars (493 millions d'euros) à Disney en juin, somme qui devrait atteindre les 900 millions à la fin de l'année fiscale, fin septembre.
Le 11 avril, lors de son «jour des investisseurs», Disney assurait que ces pertes devraient atteindre leur pic entre 2020 et 2022, pour ensuite diminuer. Le service est censé devenir rentable à partir de 2024. Un ou deux blockbusters assurés par la Fox sont donc la moindre des choses, afin de rassurer les actionnaires.