Fin janvier 2018, les auteurs-compositeurs américains pouvaient crier victoire et, peut-être, envisager un avenir un peu plus confortable. Avec une hausse de 44% des droits mécaniques décidée pour la période 2018-2022, la Copyright Royalty Board américaine faisait plier les géants du streaming et leurs armées d'avocats-lobbyistes, les obligeant, aux États-Unis, à mieux rétribuer celles et ceux qui écrivent la musique grâce à laquelle ils font leur beurre quotidien.
Un procès «contre les songrwiters»
Las, le cri de la victoire a vite fait place à des hurlements de colère. Si Apple Music a déclaré accepter la décision, Spotify et Amazon, finalement suivis par Google et Pandora qui apparemment ne le souhaitaient pas initialement, ont décidé de faire appel de la décision du Copyright Royalty Board.
La National Music Publishers Association, organisme principal qui mène au nom des artistes cette bataille pour des revenus plus équitables, se montre, assez logiquement, furieuse. Son président David Israelite explique à qui veut l'entendre, et elles et ils sont nombreux à écouter cette amère petite musique, que Spotify, Amazon, Pandora et Google mènent «un procès contre les songwriters» –ce qui est techniquement inexact, mais symboliquement plutôt porteur.
Les quatre appelants, dans un communiqué commun, déclarent que la décision aura des conséquences négatives «pour les titulaires de licences comme pour les ayant-droits». Ce qui n'a pas manqué de provoquer l'ire d'Israelite. «Je ne suis pas certain d'avoir déjà entendu quelque chose d'aussi paternaliste et arrogant que cette suggestion faite à propos de la décision d'augmenter les revenus des auteurs-compositeurs de 44%: comment pourrait-elle être négative pour les “ayants-droits” –donc les songwriters?»
Un avocat spécialiste du dossier a cependant expliqué à The Verge que l'appel était de toute façon attendu, et que la justice pencherait probablement du côté des augmentées et augmentés plutôt qu'en faveur de ceux qui espèrent ne délier les cordons de leur bourse qu'en ultime recours.