Six cents millions de livres sterling, soit environ 700 millions d'euros: c'est, selon une note de la banque américaine Goldman Sachs qu'ont pu consulter Reuters et le Financial Times, ce que coûte chaque semaine à l'économie britannique l'incertitude liée au Brexit, qui se répercute sur l'investissement.
Le risque de la chute libre
Toujours selon Goldman Sachs, la cinquième puissance économique mondiale aurait ainsi perdu l'équivalent de 2,5 points de produit intérieur brut (PIB) depuis le référendum de mai 2016. Et les choses pourraient empirer en cas de sortie non négociée, une option qui semble se rapprocher alors que le gouvernement et le Parlement de sa Majesté peinent à trouver une issue, mais à laquelle la banque offre une probabilité de 15%.
Les analystes tablent, dans ce scénario, sur une chute de 5,5% du PIB, avec un «choc de confiance» qui pourrait faire perdre jusqu'à 17% à la livre sterling. Le Royaume-Uni ne serait pas le seul affecté: le PIB des nations voisines, France et Allemagne en tête, pourrait dans ce cas perdre jusqu'à 1%.
À l'inverse, la note de Goldman Sachs –dont le surgissement à ce moment crucial du débat britannique n'a peut-être rien d'innocent– table sur un PIB récupérant partiellement ses pertes en cas de sortie négociée, et sur des effets limités sur les économies les plus étroitement liées à celle de la Grande-Bretagne.