Une surface totale de 12,6 millions d’hectares: c’est, selon Eurostat, la superficie que couvrait en 2017 l’agriculture biologique (certifiée ou en cours de certification) dans les vingt-huit pays de l’Union Européenne. Cela représente 7% du total des surfaces cultivées et, surtout, une hausse de 25% depuis 2012 –signe que le vieux paradigme intensif est en train d'évoluer à grand train.
Proportionnellement, l’Autriche est le pays le moins couvert par les pesticides, engrais chimiques et fongicides divers, avec 23,4% de sa superficie exploitée selon des méthodes biologiques. Suivent l’Estonie (19,6%), la Suède (19,2%) et l’Italie (14,9%). En queue de peloton arrivent l’Islande (0,4%) et Malte (idem) –la géologie et la météo de la première et la taille de confetti de la seconde, ainsi que leur insularité structurelle, expliquent en partie ces statistiques basses.
Et la France? Très marquée par l’agriculture productiviste, elle se situe sous la moyenne de l’ensemble des pays européens avec 6%, mais semble se «converdir» avec célérité: en passant d’une surface d'un peu plus d’1 million d’hectares en 2012 à 1,74 million en 2017, son agriculture biologique peut se targuer d'approcher une croissance de 70%. Joli score.
Brexit ou pas, la Grande-Bretagne est, quoiqu'il arrive, à la traîne. Le pays fait plutôt figure de mauvais élève: seuls 2,9% de ses terres arables sont cultivées selon les normes biologiques européennes, avec même une baisse en proportion de plus de 15% entre 2012 et 2017.
Il est à noter que le bio est encore loin d’être exclusif en Europe: la part des terres gérées par des fermes exclusivement biologiques n’est que de 3,8% –un chiffre qui tombe à 3,3% pour celles cultivées par des exploitations mixtes. Eurostat note enfin que la Lituanie dispose du plus grand cheptel de moutons et de chèvres bio, avec 34,1% –avouez-le, vous ignoriez cela tout autant que nous.