Petit mais nécessaire disclaimer à l'attention des chef·fes d'entreprise susceptibles de nous lire: nous déclinons toute responsabilité quant à un éventuel soulèvement des stagiaires de votre structure suite à la lecture de cet article.
Haute qualification
Il y a en effet de quoi être quelque peu envieux: comme le rapporte le site américain Vox, qui se fonde sur les données de la plateforme spécialisée Glassdoor, les stagiaires de Facebook aux États-Unis gagnent par mois la somme très, très rondelette de 8.000 dollars (environ 7.100 euros)
En 2017, le Bureau of Labor Statistics américain a évalué le salaire médian dans le pays à 905 dollars hebdomadaires, soit 3.620 dollars par mois. Glassdoor est un brin plus optimiste dans ses calculs, avec un chiffre avancé de 4.000 dollars mensuels.
Les jeunes diplômé·e qui mettent leurs compétences au service de la firme de Mark Zuckerberg gagnent donc deux fois plus que la moyenne des salarié·es américain.es, alors même que leur carrière n'a pas commencé.
Il s'agit bien entendu de stagiaires hautement qualifiés, dans des domaines très spécifiques (IA, data science, développement, etc.) et, on l'imagine, pour beaucoup issus des universités ou écoles les plus huppées et coûteuses du pays.
Mais Facebook n'est pas le seul acteur de la tech à se montrer «généreux» envers ses jeunes recrues, potentiellement engagées à l'issue de leur internship. C'est l'intégralité de l'industrie de la tech qui, en concurrence pour capter des talents raréfiés par la politique migratoire restrictive de l'administration Trump, drague les génies potentiels.
Dans le classement des vingt-cinq entreprises où il fait bon passer quelques mois à se faire les dents et les compétences après l'école, Amazon arrive seconde avec 7.725 dollars mensuels, Salesforce troisième avec 7.667 dollars, Google n'est pas en reste avec 7,500 dollars et Apple fait partie du top 10 avec la somme plutôt raisonnable de 6.667 dollars.
Boeing est à la traîne de ce classement avec un salaire mensuel de 4.167 dollars qui ferait rêver beaucoup de personnes salariées ou qui aspirent à le devenir, aux États-Unis comme ailleurs. Rappelons qu'en France, ce salaire est pudiquement appelé «gratification», qu'il n'est dû qu'à partir de deux mois de stage et qu'il est de 3,75 euros par heure minimum –un plancher au-dessus duquel les entreprises ne s'aventurent que rarement.
Le paradis des uns, l'enfer des autres
Ces chiffres sont à mettre en rapport avec le niveau des rémunérations des salarié·es sous contrat dans ces grandes firmes du monde de la tech. Le salaire annuel moyen chez Facebook est ainsi de 228.651 dollars par an, soit un peu plus de 19.000 dollars mensuels.
Confortable pour les personnes qui travaillent mais problématique pour l'environnement qui accueille ces entreprises. Entre des apports économiques évidents et les dégâts d'une gentrification incontrôlable, le cœur des métropolitain·es balance.
On pense notamment à Seattle ou à San Francisco, et l'on comprend mieux pourquoi Berlin a dit non à Google et, plus récemment, pourquoi New York a fini par tourner le dos à un nouveau «quartier général» d'Amazon.