Le «À très vite!» lancé à votre propriétaire se loupe sur le v, remplacé par un b par vos doigts un peu gourds. Parce que votre index imprécis ne vise pas la bonne ligne, vous appelez par mégarde cette personne que vous voulez à tout prix éviter. Ce ne sont que deux exemples, mais dans la vie courante, ces erreurs digitales ne portent généralement pas trop à conséquence.
Mais qu'en est-il dans la trépidation constante des traders de milliards et opérateurs boursiers? Une main un peu lourde et des doigts malhabiles peuvent avoir un impact un peu plus sérieux.
Business Insider met ainsi sur le compte de ce que le jargon de la profession appelle un «fat finger», un «gros doigt», le dévissage de 9% temporairement subi par l'action LVMH lors de l'ouverture de la Bourse de Paris, lundi 25 mars au matin. Cette fausse manœuvre d'un trader trop pressé ou d'un superviseur peu attentif aurait coûté la rondelette somme de 19 milliards d'euros, avant un rebond logique de l'action.
Un «gros doigt»? «Le fait d'inscrire des zéros de trop, confondant parfois des milliards et des millions, ou d'inverser le nombre d'actions à vendre et leur prix, ou penser en dollars et écrire en yens», décrit Business Insider.
Un coude sur le clavier
Le média donne d'autres exemples de ces petites bourdes dont les effets se comptent en milliards: une dégringolade de plus de 8% de l'action Suez en mai 2018, le dévissage en quelques minutes de 10% du Dow Jones en mai 2010, un salarié de la City Bank ayant passé un ordre sur 16 milliards d'actions de Procter & Gamble au lieu de 16 millions ou la chute de 1,4 point du taux des obligations de l'État Français en 1988, un trader répétant 145 fois le même ordre à cause d'un coude resté nonchalamment posé sur son clavier.
Les contrôles, robotiques ou humains, sont supposés stricts. Apparemment, il reste encore quelques failles.