800 milliards de livres, soit 900 milliards d'euros: c’est, selon le cabinet EY, le montant des actifs que les banques et institutions financières basées au Royaume-Uni ont déjà rapatriés vers d’autres pays de l’Union européenne, en prévision d’un Brexit dont personne ne peut encore connaître les contours.
Cette somme de 800 milliards de livres est une estimation basse, ajoute EY, qui ne se base que sur les déclarations publiques d’une vingtaine de compagnies. «Nous savons que, derrière le rideau, beaucoup de firmes préparent des plans pour un scénario de no deal», explique Omar Ali, à la tête de l’analyse financière chez EY.
Une estimation basse, donc, mais qui représente déjà 10% du total des actifs possédés par les banques et institutions financières. Le gros des mouvements reste sans doute à venir, et quel que soit le scénario qui s’impose –sortie négociée ou absence d’accord–, le Brexit risque d’ébranler durablement le système bancaire britannique, la Banque d'Angleterre évoquant un impact «pire que celui de la crise de 2008».
Ce déménagement d’actifs s’accompagne d’un déménagement de forces vives: EY évalue à 2.000 le nombre d’emplois déjà créés ou transférés à Dublin, Francfort, Luxembourg ou Paris.