Sur internet, le commerce en ligne nous offre la possibilité d'acheter tout, ou presque. Pour des articles pas forcément légaux, il suffit de se rendre dans son souterrain, le dark web. Il se compose d'un réseau auquel l'accès est possible grâce à des logiciels protégeant (relativement) l'anonymat des internautes, comme Tor par exemple. Il est surtout réputé pour abriter des sites de vente de drogues, d'armes ou, maintenant, des numéros d'identité d'enfants.
Cette nouvelle tendance est apparue en 2016, selon TNW. Une annonce proposait à la vente des numéros de sécurité sociale d'un enfant, accompagnés des informations d'identité de ses parents. Aux États-Unis, ce numéro SSN (Social Security Number) peut être utile pour frauder le fisc, par exemple. Fin 2017, un vendeur faisait la promotion de fullz, un terme d'argot américain qui désigne un pack d'identité complet avec parents et enfants.
Un nouveau cas fin 2018 a confirmé le phénomène. Cette fois-ci, le marchand a révélé la source de ces numéros, à savoir le piratage du réseau d'un hôpital pour dérober les informations du service de pédiatrie d'enfants nés entre 2010 et 2015.
Identité synthétique
Si l'idée peut paraître saugrenue, elle est surtout potentiellement dangereuse. Les fraudeurs peuvent s'en servir pour recréer une «identité de synthèse». En assemblant les informations de plusieurs personnes, un faux profil vierge de tout antécédent peut être constitué et permettre de contracter un prêt, remplir une fiche d'impôt ou ouvrir un compte bancaire.
Grâce à l'identité de l'enfant, la fraude peut passer inaperçue pendant des années, jusqu'à ce qu'il atteigne l'âge d'avoir une carte de crédit ou ait besoin d'un prêt étudiant. Selon Forbes, les fraudes à l'identité de synthèse ont généré six milliards de dollars de pertes sur l'année 2016.
Depuis 2007, les parents américains ont la possibilité de geler le profil fiscal de leur bambin pour éviter tout problème mais la pratique n'est pas assez répandue pour endiguer le phénomène.