Lors des premiers mois de la pandémie de Covid-19, les réseaux sociaux s'émerveillaient des images d'animaux s'aventurant à nouveau dans les zones désertées par des humains, confinés chez eux. Mais la nature reprenant ses droits n'a pas ravi tout le monde: elle pose même de sérieux problèmes aux aéroports.
Lors des deux dernières années de pandémie, les compagnies aériennes ont considérablement réduit leur nombre de vols. Les aéroports sont donc devenus beaucoup plus calmes, quand ils n'ont pas carrément été mis à l'arrêt pendant quelques mois. Les oiseaux ont donc repris leurs aises.
Oies à Portland, mouettes à Rome, milans noirs à Bangalore… les aéroports du monde entier doivent faire face à des animaux qui représentent un risque sérieux de collisions dangereuses, explique le Wall Street Journal.
Gros oiseaux, gros dégâts
L'Europe, où un grand nombre de pays ont interdit les vols vers ou depuis l'étranger pendant de longues périodes, est particulièrement touchée par le phénomène.
Auprès du WSJ, l'Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) précise que, ramenées au nombre de vols, les collisions avec des oiseaux («birdstrikes» dans le jargon) ont plus que triplé entre le premier trimestre 2020 et la même période en 2021.
«Ces problèmes sont observés en corrélation quasi directe avec le niveau d'activité», explique Josh Franklin. En effet, avec la baisse du trafic, les aéroports ont aussi diminué les dépenses de contrôle de la faune sauvage.
Les «birdstrikes», notamment avec des oiseaux de grande taille, qui interviennent en majorité au décollage ou à l'atterrissage, peuvent causer de sérieux dommages. Au mieux, ces collisions coûtent des millions à réparer, et au pire, elles peuvent entraîner de graves accidents.
Le fameux amerrissage sur l'Hudson River effectué en 2009 par le commandant Sully avait été causé par l'aspiration d'oies sauvages par les réacteurs de l'appareil peu après son décollage.