Airbnb va-t-il Airdcd? C'est ce que redoutent une partie de ses utilisateurs aux États-Unis. Plusieurs propriétaires de logements destinés à héberger des touristes ont constaté des signaux inquiétants: moins de locations, une concurrence accrue, des rentrées d'argent en baisse… Le scénario catastrophe porte un nom: «Airbnbust» (bust signifiant «faillite»).
En France aussi, l'image de marque d'Airbnb a vécu, un peu comme celle de Uber. Alors qu'au moment de son lancement, le service séduisait par ses réservations peu coûteuses et une plateforme facile d'utilisation, les prix ont flambé et la liste d'interdictions imposées aux clients par les propriétaires n'a cessé de s'allonger, comme le relatait Vice dans un article publié le 16 février dernier.
Hotels are back pic.twitter.com/pUjRi6TiiY
— Finance Ls (@TerribleFinance) December 31, 2022
Selon une enquête de Libération, des femmes ont même été espionnées à leur insu par des gros dégueul... propriétaires.
Pas encore mort
Si tout n'est pas rose, «le business des locations de tourisme est plus important que jamais et certains opérateurs prospèrent à des niveaux jamais observés. Le nombre de nuits réservées dans les locations de tourisme aux États-Unis a atteint un niveau record en 2022, tout comme les revenus totaux», nous apprend pourtant Business Insider, sur la base des informations du site spécialisé AirDNA, qui analyse les données de Airbnb et de son concurrent Vrbo (connu en France sous la marque Abritel).
Certes, au début de la pandémie de Covid-19, Airbnb avait (logiquement) vu le nombre de réservations s'effondrer de moitié dans les grandes villes américaines. Cependant, elles ont grimpé de 21% par an en 2021 puis en 2022.
Mais l'époque du Far West en matière de locations de vacances est terminée: le secteur est entré dans l'ère de la régulation. La plupart des villes ne peuvent en effet se permettre de faire une croix sur les impôts générés par cette activité, et souhaitent encadrer l'activité.
Or, si les plateformes prospèrent toujours, ce changement engendre un brutal changement pour les propriétaires louant leurs biens pour de courtes durées. Si les locations de tourisme sont parties pour exister un long moment sur le marché, il n'y aura donc pas de place pour tout le monde.
