Alors que le nombre de pays où la population est placée en quarantaine s'accroît chaque jour un peu plus, les entreprises de livraison sont inondées de commandes et forcées de s'adapter. La plupart d'entre elles ont allongé leurs délais de livraison et annoncé qu'elles livreraient en priorité les produits considérés comme essentiels.
C'est notamment le cas d'Amazon en France et en Italie. Aux États-Unis, l'entreprise continue pour l'instant de livrer des produits non indispensables, mais dans des délais allongés et ne les stocke plus dans ses entrepôts.
Ces changements sont une très mauvaise nouvelle pour les millions de boutiques en ligne qui reposent entièrement sur Amazon afin d'acheminer leurs livraisons. Une dépendance que l'entreprise encourage agressivement depuis des années.
Le géant du e-commerce a plus de 2,5 millions de vendeurs tiers actifs régulièrement à travers le monde. D'après Jungle Scout, qui analyse les données produites par ces vendeurs, 37% d'entre eux tirent l'intégralité de leur revenus d'Amazon.
Infrastructure essentielle
Son programme Fullfilled by Amazon (FBA) permet d'envoyer ses produits dans un entrepôt, où la multinationale s'occupe ensuite elle-même du stockage, du packaging, de la livraison et des éventuels retours.
En plus de ces services, payer pour participer au programme permet d'être mieux référencé et d'apparaître plus haut sur le listing d'un produit. Selon Jungle Scout, 64% des vendeurs tierces reposent exclusivement sur FBA.
Seulement, comme les entrepôts n'acceptent plus de produits non-essentiels, de nombreuses entreprises qui ont externalisé leur logistique à Amazon se retrouvent sans solution.
L'entreprise a certes renoncé aux factures de stockage à long terme et il existe d'autres moyens de livrer, mais difficile de trouver une infrastructure aussi complète et efficace que la sienne.
Cette modification de politique, même si elle est une réponse à une situation exceptionnelle qui appelle des mesures inédites, illustre à quel point le géant s'est rendu indispensable pour des millions de petites ou moins petites échopes du e-commerce.
Leur viabilité repose en grande partie sur une infrastructure qui échappe totalement à leur contrôle et qui ne leur permet pas de se tourner vers un concurrent qui dispose d'une force de frappe équivalente. Qui plus est vient de leur démontrer qu'elle pouvait leur fermer ses portes du jour au lendemain.