On sait depuis quelques semaines qu'Apple et Hyundai-Kia sont en négociations pour produire le premier véhicule autonome de la firme de Cuppertino. De nouveaux détails ont été dévoilés sur le projet début février, dessinant un peu plus précisément les contours de cette Apple Car fantasmatique.
Selon des sources proches du dossier, s'exprimant auprès de CNBC, le véhicule pourrait être produit par Kia dans son usine américaine de West Point. D'autres constructeurs pourraient néanmoins être engagés dans l'aventure en parallèle.
Apple aurait choisi Kia comme un simple exécutant, ce que certains cadres de l'entreprise coréenne auraient du mal à accepter. L'Apple Car ne sera ainsi pas une voiture Kia dans laquelle la firme de Tim Cook aura simplement placé son système de conduite autonome, Apple désirant contrôler à la fois le hardware et le software de l'engin.
L'Apple Car pourrait par ailleurs être basée sur le skateboard électrique présenté début 2020 par la start-up Canoo, qui a signé un partenariat industriel avec Hyundai et Kia –et qu'Apple aurait cherché à racheter l'an dernier.
Comme annoncé précédemment, la production de l'Apple Car pourrait commencer en 2024. Ne vous imaginez pas cependant frimer sur l'autoroute au volant de cette voiture flambant neuve dans les toutes prochaines années.
Car c'est ici que ces nouvelles informations deviennent croustillantes: le premier véhicule autonome de l'entreprise californienne n'aura sans doute rien à voir avec une voiture personnelle telle que l'on a pu l'imaginer jusqu'ici.
Enjeu colossal
«Les premières Apple Cars ne seront pas conçues pour être conduites par un humain», explique ainsi l'une des sources de CNBC. «Ce seront des véhicules électriques et autonomes conçus pour fonctionner sans pilote et pour se concentrer sur le dernier kilomètre.»
L'Apple Car, du moins dans un premier temps, aura ainsi sans doute une fonction purement locale et fonctionnelle. Elle pourrait servir de véhicule de livraison sur de courtes distances, à l'image peut-être de la Nuro R2, ou former des flottes de «robotaxis» comme l'envisagent notamment Waymo et Tesla.
Pour Apple, l'enjeu financier pourrait être colossal. Selon Amit Daryanani, analyste pour la firme Evercore ISI, l'Apple Car pourrait rapidement représenter plus de 30 milliards d'euros de chiffre d'affaires supplémentaires pour sa créatrice.
Selon Morgan Stanley, le projet est même crucial pour l'avenir de l'entreprise. «Le marché de la mobilité représente 10.000 milliards de dollars. Apple n'aurait besoin que de 2% de ce marché pour atteindre les chiffres qu'elle atteint déjà avec le business de l'iPhone», écrivait ainsi Katie Huberty dans une note en janvier. Et qui peut croire qu'Apple se contenterait de ces deux petits pourcent?