4,2 milliards de dollars, soit 3,7 milliards d'euros environ: c'est ce qu'Apple a investi en recherche et développement lors du trimestre achevé en juin. Elle pourrait, en 2019, dépenser au total 19 milliards de dollars dans la recherche.
Face à une concurrence des plus féroces, notamment en Chine, et alors que les ventes de l'iPhone, son Veau d'Or, fléchissent nettement, la firme semble décidée à renforcer sa capacité à imaginer l'avenir.
Intégration verticale
Mais comme le note CNBC, si la somme semble colossale, elle est en proportion plus faible que chez les autres grandes entreprises du secteur: ces investissements représentent 7,9% du chiffre d'affaires total d'Apple, mais 13,4% chez Microsoft et 15,7% chez Google sur la même période.
Apple n'avait pas dépensé autant dans la recherche et le développement depuis 2003. Cet effort croissant correspond à ce que certains analystes nomment la «Doctrine Tim Cook» depuis le rachat de la division modem d'Intel, annoncé fin juillet 2019 pour 1 milliard de dollars.
Plutôt que de dépendre de tiers, voire de concurrents directs, pour la fourniture de composants essentiels à ses produits, l'entreprise cherche désormais à internaliser leur développement et leur fabrication.
Microprocesseurs maison dans ses ordinateurs et smartphones, puce bluetooth propriétaire pour ses très lucratifs Airpods, désormais modem avec la préparation de l'arrivée de la 5G: Apple s'offre un plus grand contrôle sur le présent comme sur l'avenir, en choisissant elle-même les directions à prendre.
Tous azimuts
L'entreprise ne révèle rien des grandes nouveautés sur lesquelles ses armées d'ingénieur·es planchent pour le moyen et le long-terme. On sait néanmoins qu'elle se prépare à investir plus largement le monde du divertissement et des services et qu'elle fait de la santé l'un des prochains territoires à conquérir, notamment grâce à sa très populaire montre connectée.
On subodore également qu'Apple s'intéresse de près au domaine des véhicules autonomes et qu'elle aurait discrètement mis des centaines de salarié·es au travail sur de nouveaux produits liés à la réalité virtuelle ou augmentée.
Critiqué depuis quelques années pour son manque d'innovation, désormais séparé de son designer en chef Jony Ive, que l'on a décrit comme déçu par la trop timide témérité de Tim Cook, le géant américain semble avoir parfaitement compris que son avenir, voire son existence même, se jouaient dès aujourd'hui.