Le Texas, plus connu pour ses sous-sols riches en hydrocarbures que pour ses politiques écologiques, a pris la décision de limiter jusqu'à nouvel ordre la fracturation hydraulique dans toute une partie de l'État.
La fracturation hydraulique, plus connue sous son nom anglais fracking, est une méthode nécessaire à l'extraction du gaz naturel présent dans des sols peu perméables, comme le gaz de schiste. Elle consiste à forer à grande profondeur puis à injecter un fluide sous très haute pression, qui crée des micro-fractures dans le sol et libère le gaz. Ce dernier remonte ensuite jusqu'à la surface et peut ainsi être récupéré.
En plus des risques de pollution des eaux et des fuites de gaz dans l'atmosphère, cette technique interdite en France endommage la structure géologique sous les puits d'injection, et augmente les risques de tremblement de terre.
«Depuis février 2020, six séismes de magnitude 3,5 ou supérieure ont été ressentis dans le Bassin permien», a récemment déclaré la Railroad Commission of Texas (RRC), l'agence fédérale chargée de réguler les industries du pétrole et du gaz dans l'État.
De l'eau dans le gaz de schiste
Ces tremblements de terre à répétition inquiètent de plus en plus les habitants des zones riches en gaz de schiste. Par conséquent, la RRC a décidé de sévir. Jusqu'à nouvel ordre, aucun permis d'extraction par fracturation hydraulique ne sera délivré dans ce bassin sédimentaire de 220.000 kilomètres carrés (quasiment le tiers de la superficie du Texas, qui s'étale sur 696.241 km2). Les puits autorisés mais pas encore totalement mis en service doivent aussi suspendre leur activité.
En plus de cela, les soixante-seize puits déjà en activité doivent se limiter à une extraction de 10.000 barils par jour maximum et fournir des données précises sur leurs injections tous les mois à la RRC, ainsi que leur historique d'extraction depuis 2019.
Les entreprises du secteur de l'énergie creusent parfois à plusieurs kilomètres de profondeur afin d'atteindre des zones riches en gaz. Seulement, à de telles profondeurs, elles risquent aussi de rencontrer des failles géologiques, de perturber les plaques tectoniques, et de causer de dangereuses activités sismiques.
En mars 2020, un tremblement de terre de magnitude 5 avait secoué le Texas jusqu'à El Paso, à 281 kilomètres de son épicentre. En 2015, avant que des mesures ne soient prises, l'Oklahoma a subi près de 900 séismes de magnitude 3 ou supérieure. Avant 2009, l'État n'était victime que d'un ou deux séismes par an.