Il y a deux semaines, l'État d'Australie-Méridionale est devenu la première juridiction au monde à décider de taxer les véhicules électriques au nombre de kilomètres parcourus. L'État de Victoria lui a emboîté le pas, puis la Nouvelle-Galles du Sud. Mais quelle mouche les a donc piqués?
La tendance mondiale –et logique– consiste plutôt à taxer les véhicules à moteur thermique et à subventionner l'achat de véhicules électriques, afin de diminuer les émissions de gaz à effet de serre liées aux déplacements. Alors pourquoi diable taxer les véhicules électriques? La réponse est simple: les gros sous.
L'an dernier, un rapport d'une organisation représentant le secteur australien des infrastructures a suggéré l'instauration d'une taxe sur les véhicules électriques, puisque le financement des routes repose sur des taxes ne visant jusqu'alors que les moteurs thermiques.
Du mauvais côté de l'histoire
Selon ce rapport, les conducteurs de véhicules électriques seraient des sortes de passagers clandestins, qui profiteraient des routes australiennes sans contribuer financièrement à leur entretien et leur développement.
Tim Pallas, trésorier de l'État de Victoria, a repris cet argument, affirmant qu'il était injuste qu'«un commercial conduisant une Toyota Hilux» paie des taxes sur son carburant alors qu'un propriétaire de Tesla en est exonéré.
Si le développement des moteurs électriques obligera effectivement à repenser la fiscalité sur les véhicules, introduire une telle taxe dès maintenant ne peut que freiner le développement des voitures électriques, renchérissant leur coût annuel de 500 dollars australiens [309 euros] en moyenne.
Par ailleurs, si l'Australie suit sa trajectoire actuelle, «le réchauffement climatique aura un impact de 1.890 milliards de dollars [1.167 milliards d'euros] sur l'économie australienne d'ici à 2050, [et] 100 milliards de dollars par an [62 milliards d'euros] d'ici à 2038», rappelle PV Magazine. Comme l'ont rappelé les méga-incendies de 2019 et 2020.