Pour la première fois depuis longtemps, le Black Friday n'est pas émaillé de vidéos d'américains qui se glissent sous les rideaux de fer à l'ouverture des centres commerciaux afin de se jeter sur les promotions.
Quelques images de cohues sont apparues ça et là, notamment pour se procurer des consoles nouvelle génération en rupture de stock un peu partout. Mais de manière générale, le Black Friday 2020 aura été anormalement calme.
Pourtant, contrairement à la France, récemment convertie à cette grande messe de la consommation, les soldes n'ont pas été décalées et ont bien eu lieu le vendredi suivant Thanksgiving, comme le veut la tradition.
Le Covid-19 est passé par là. Des centaines de milliers d'emplois continuent d'être supprimés, l'économie continue de chuter, et la peur de se retrouver dans des endroits bondés reste présente.
Éviter la cohue
Résultat, à part dans les grands magasins emblématiques comme Macy's à New York, «dans tous les autres centres commerciaux, on se serait cru comme lors de n'importe quel vendredi de novembre», détaille Marshal Cohen, un analyste du cabinet d'études de marché NPD group.
Cela faisait plusieurs années déjà que les longues files d'attente se rétrécissaient progressivement au profit du e-commerce et des promotions sur internet. Mais ce Black Friday confiné aura contribué à enfoncer le clou encore un peu plus. Un coup dur pour les malls déjà en grande difficulté, touchés par la retail apocalypse.
Toutefois, cette situation est voulue par les détaillants, qui ont essayé au maximum d'offrir des promotions tout au long du mois de novembre et de recourir aux livraisons et au click-and-collect. Personne ne souhaite des scènes de foire d'empoigne dans son magasin en pleine pandémie.
Historiquement, «Black Friday» signifie que la masse de clients qui se précipitent ce jour-là permet aux boutiques de sortir «du rouge» et de noter leurs profits à l'encre noire sur les livres de compte. Reste donc à voir si ce vendredi plus calme qu'à l'accoutumée a suffi.