Elon Musk lors de l'inauguration de sa Gigafactory de Grünheide, en Allemagne, le 22 mars 2022. | Patrick Pleul / AFP

Elon Musk lors de l'inauguration de sa Gigafactory de Grünheide, en Allemagne, le 22 mars 2022. | Patrick Pleul / AFP

Les banquiers d'Elon Musk sont face au dilemme de l'année

La meilleure solution pour leur client n'est pas forcément la plus rentable pour leurs portefeuilles.

Depuis son annonce choc de rachat de Twitter pour 44 milliards de dollars (42,15 milliards d'euros), Elon Musk entretient le flou autour du futur de cette opération.

Après avoir acheté 9,2% du réseau social en avril, puis réuni les financements nécessaires au rachat du reste, appuyé notamment par certains gros investisseurs aux relations parfois plutôt questionnables, et enfin obtenu l'accord unanime du conseil d'administration de la plateforme, le milliardaire ne cesse de souligner qu'il peut annuler l'opération si il le souhaite.

Son argument principal: un désaccord quant au nombre de bots présents sur la plateforme. Prétexte ou pas, il affirmait que la non-coopération de Twitter pouvait légalement lui permettre d'interrompre le rachat. La firme a fini par s'exécuter en transmettant au patron de Tesla une quantité astronomique de données, dont l'exploitation peut d'ailleurs poser question.

Au milieu de cet imbroglio se trouvent six banques (Morgan Stanley, Goldman Sachs, J.P. Morgan Chase, Bank of America, Barclays et Allen & Company), qui travaillent sur la transaction et se trouvent désormais devant un immense dilemme.

Pile je perds, face tu gagnes

D'un côté, Musk est un de leurs clients, et pas des moindres. Le rachat de l'un des plus grand réseaux sociaux du monde par l'homme le plus riche du monde a donc naturellement attiré une attention politique et médiatique énorme.

Les banques impliquées ont donc intérêt à donner à leur client les meilleurs conseils possibles et à l'aider à annuler sa proposition en limitant la casse si c'est ce qu'il souhaite, ou si le rachat complique trop ses autres activités, notamment celles de Tesla.

De l'autre, en cas d'accord entre Musk et Twitter, ces six établissement bancaires se partageraient, selon le Financial Times, 191,5 millions de dollars (182,8 millions d'euros), soit les frais bancaires les plus importants de l'année et les troisièmes plus importants depuis 2020.

Or, si le deal est annulé, cette coquette somme serait considérablement réduite. Toujours d'après le Financial Times, Goldman Sachs ne toucherait que 15 millions de dollars sur les 80 initialement prévus et J.P. Morgan n'obtiendrait que 5 des 53 millions qui lui étaient destinés, pour ne citer que ces deux exemples.

Cette gigantesque transaction était censée être le point culminant d'une année décevante pour les banques de Wall Street. Or, le prêt effectué est déjà moins intéressant que ce qui était au programme.

Car, à l'origine, Musk voulait en plus contracter un prêt sur marge de 12,5 milliards de dollars, assuré par ses actions Tesla. Seulement, grâce à des financements récupérés chez le milliardaire Larry Ellison, la plateforme crypto Binance et la société Sequoia Capital, ce crédit a été réduit de moitié, puis tout simplement annulé. Prendre une promesse d'Elon Musk pour argent comptant est rarement une bonne idée.

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