Les bateaux de croisière, c'est un fait, sont un désastre environnemental –au point que l'un d'entre eux, l'Aegean Odyssey, a été chassé du port de Nice pour cause de pollution excessive. Que dire alors d'un navire du genre géant, destiné à être le deuxième plus grand en capacité de l'histoire, dont le seul et unique voyage pourrait être pour la casse?
C'est l'édifiante histoire du Global Dream II que rapporte Bloomberg, reprenant une information du magazine spécialisé An Bord. Le navire, en cours de construction, repose encore dans les cales du chantier de MV Werften, une firme déclarée en situation de faillite début 2022.
«Sistership» du Global Dream, de la classe Global, le bateau a été imaginé pour l'opérateur hongkongais Dream Cruises, dont la maison mère, Genting Hong Kong Limited a elle aussi bu la tasse en début d'année. Le Global Dream II est donc désormais l'un des actifs que cherche à revendre à tout prix l'administrateur temporaire de MV Werften, Christoph Morgen.
Gâchis
Aucun nouvel acheteur ne s'étant présenté pour acquérir puis faire voguer le Global Dream II, le navire sera démantelé sur cale. Il sera donc déconstruit et vendu à vil prix et en pièces détachées –notamment les machines et équipements déjà livrés–, avant même d'avoir goûté aux joies de l'eau salée.
Le bateau jumeau du Global Dream II, le Global Dream tout court, devrait connaître un destin similaire, malgré quelques velléités de rachat avortées. Le chantier de MV Werften à Wismar, en Allemagne, a quant à lui été racheté par le groupe Thyssenkrupp, qui désire y construire des bateaux de guerre au plus vite, dans un contexte de réarmement de l'Allemagne, en pleine période de tensions avec la Russie.
Prêt à naviguer, ce Global Dream de Wismar doit donc au plus vite quitter les lieux. Selon An Bord, il pourrait être remorqué et parqué quelque part sur un océan quelconque, avant que des enchères ne déterminent quel démolisseur aura le droit de le découper pour en revendre pièces et matériaux.