Le conflit armé entre les rebelles houthis et l'Arabie saoudite pourrait bien mettre un bâton de plus dans les roues de la chaîne d'approvisionnement mondiale, déjà largement perturbée par le Covid.
Passage obligé pour atteindre le canal de Suez, la mer Rouge est un point chaud pour les porte-conteneurs rejoignant l'Europe depuis l'Asie, ou faisant le chemin dans le sens inverse.
La zone est le théâtre d'affrontements entre les Houthis, de la minorité chiite et soutenus par l'Iran, et le gouvernement du Yémen, soutenu par l'Arabie saoudite voisine. Les combattants houthis s'attaquent régulièrement aux intérêts saoudiens, en particulier leurs raffineries et leurs pétroliers.
Alors que les combats s'étaient calmés ces derniers temps grâce à des pourparlers entre l'Iran et l'Arabie Saoudite, la coalition militaire menée par cette dernière a averti que leurs adversaires utilisaient des bateaux piégés aux explosifs contre des navires de la mer Rouge.
Guerre asymétrique
En avril, le ministère saoudien de la Défense avait annoncé avoir détruit un bateau-bombe au large de la raffinerie de pétrole de Yanbu. En décembre 2020, un pétrolier amarré dans le port de Djeddah, la deuxième ville du pays, avait été attaqué par un bateau piégé qui avait causé un incendie à bord mais aucun blessé.
La coalition a annoncé via les médias d'État qu'elle surveillait des «mouvements hostiles» faisant peser un danger imminent sur le commerce maritime, rapporte Bloomberg. Elle a aussi précisé prendre des «mesures opérationnelles» contre cette menace.
Malgré leurs attaques régulières, les Houthis ne font que rarement des victimes ou des dégâts matériels importants. Riyad est en revanche régulièrement accusé de causer l'une des plus grandes crises humanitaires du monde au Yémen. Le pays est notamment victime d'une sévère famine.