La crise profonde et sans doute durable que Boeing traverse depuis les crashs de deux de ses 737 Max se manifeste par des chiffres marquants. Si les 80 millions de dollars que le PDG déchu Dennis Muilenburg pourrait emporter avec lui en prenant la porte ont secoué quelques esprits, la firme américaine a aussi annoncé mi-janvier un surprenant nombre négatif de commandes pour l'année 2019.
En clair, et bien que le résultat s'explique également par des règles de comptage plus stricts et par la faillite du bon client indien Jet Airways, cela signifie qu'elle a essuyé plus d'annulations que de nouvelles commandes.
Vrille infernale
Tous comptes faits, et assez logiquement plombé par un 737 Max auquel nombre de compagnies ont décidé de tourner le dos, le total net pour l'année est de moins quatre-vingt-sept avions. Selon un porte-parole de la firme s'exprimant auprès de CNBC, cela fait au moins trente ans que Boeing n'avait pas traversé un tel marasme.
Malgré de bons chiffres pour le 787 Dreamliner, l'avionneur américain est donc à la peine face à son rival européen Airbus. Ce dernier a pu livrer 863 aéronefs en 2019, enregistrant en parallèle un total net de 768 commandes.
La priorité pour Boeing est de faire à nouveau certifier son avion maudit par les autorités compétentes, de le faire revoler, d'en reprendre la production puis la vente. Refroidies par les révélations en cascade sur les méthodes internes à l'entreprise, les compagnies aériennes se précipiteront-elles pour commander des 737 Max en masse? Rien n'est moins sûr.