Dennis Muilenburg parlant aux médias avant une audition devant le Congrès américain, en octobre 2019. | Olivier Douliery / AFP
Dennis Muilenburg parlant aux médias avant une audition devant le Congrès américain, en octobre 2019. | Olivier Douliery / AFP

Malgré les scandales, l'ex-patron de Boeing part avec une fortune

Dennis Muilenburg quitte la firme avec une somme plus importante que celle allouée aux victimes des crashs du 737 Max.

Dennis Muilenburg, PDG de Boeing jusqu'à fin décembre 2019 lorsque le board de la compagnie s'est finalement décidé à se passer de ses services, part la tête basse mais les poches pleines.

Certes, il ne bénéficiera pas d'indemnités de licenciement et Boeing l'a poussé à abandonner une partie des stock options et bonus auxquels il aurait pu prétendre –Bloomberg parle d'une somme de 31 millions de dollars [27,8 millions d'euros].

Pourtant, l'Américain a contractuellement droit à un joli pactole: entre les stock options déjà acquises, son programme de retraite et ses salaires différés, il pourrait potentiellement toucher plus de 80 millions de dollars [72 millions d'euros] de la part de l'entreprise qui le met à la porte.

Cette somme est à mettre en rapport avec celle que Boeing a provisionnée pour les familles et proches des 346 victimes des deux crashs de son 737 Max: celle-ci est de 50 millions de dollars [45 millions d'euros].

«Dennis reçoit ce que son conrtrat prévoit», a expliqué Boeing dans un communiqué officiel, un peu sèchement et sans doute gênée au entournures par de telles obligations légales. «Nous remercions Dennis pour ses près de trente-cinq années de services», ajoute l'avionneur.

Bilan désastreux

Le bilan de l'ex-PDG déchu est pourtant catastrophique. Patron depuis 2015, Muilenburg n'est pas directement responsable de chacun des scandales qui émergent, semaine après semaine, à propos du 737 MAX.

Mais c'est sous sa direction qu'ont été révélées les aberrations dans la conception de l'aeronef, la manière dont la firme a joué avec les largesses du régulateur américain, avec l'insuffisante formation des pilotes. Ou celle dont elle a couvert des «échanges internes effrayants» à propos de l'avion maudit. «Confieriez-vous votre famille à un 737 MAX entraîné par simulateur?», demandait ainsi un·e employé·e de la firme à l'un·e de ses collègues –la réponse fut «non.»

Le 737 MAX toujours interdit de vol et révélant de nouveaux défauts à chaque nouvelle inspection étroite, l'image de Boeing a été durablement ternie par ces crashs et par le scandale industriel, managérial et humain qu'ils ont révélé. Quant à sa valorisation boursière, elle a depuis le début de la crise perdu 50 milliards de dollars.

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