Depuis le début de la crise du coronavirus, Airbnb paie le prix fort. Le tourisme mondial est à l'arrêt, les circonstances exceptionnelles ont forcé la plateforme à garantir le remboursement de toutes les locations annulées, et les propriétaires paniqué·es lui mettent la pression pour être compensé·es.
Lundi 6 avril, Airbnb a tout de même réussi à lever un milliard de dollars [926 millions d'euros] auprès des fonds d'investissement Silver Lake et Sixth Street Partners.
Cette levée de fonds a été analysée comme une preuve que les investisseurs conservent leur confiance dans l'entreprise. Egon Durban, codirecteur général de Silver Lake, a déclaré que «le modèle économique diversifié, mondial et résistant d'Airbnb est particulièrement bien placé pour prospérer quand le monde sera rétabli».
Seulement, les conditions de l'investissement ont été dévoilées, et elles montrent à quel point Airbnb est en mauvaise posture. D'après Reuters et le Wall Street Journal, l'entreprise paiera plus de 10% d'intérêts à ses investisseurs providentiels.
Airbnb en position de faiblesse
En plus de ça, Silver Lake et Sixth Street Partners ont reçu des warrants adossés à une valorisation de 18 milliards de dollars. Un warrant donne, pendant un certain temps, le droit d'acheter des actions non pas au prix du marché mais à un prix fixe.
Les fonds d'investissement semblent avoir fait une très bonne affaire. Une semaine auparavant, le Financial Times révélait que l'entreprise avait abaissé sa valorisation interne à 26 milliards de dollars [environs 23 milliards d'euros].
C'était déjà une baisse de 16% par rapport à sa dernière levée de fonds privée en 2017, quand la valeur de l'entreprise était encore de 31 milliards de dollars [environs 28,5 milliards d'euros].
L'entreprise, qui programmait son introduction en bourse pour cette année, pourrait bien être forcée de remettre ses ambitions à plus tard.