Qu'elle semble loin la crise de 2008, quand les cours de la bourse s'étaient effondrés, rappelant au monde entier la fragilité du système bancaire. Malgré quelques analyses moins bravaches, l'heure est à l'optimisme selon le Macquarie Group, une institution financière faisant partie de l'indice S&P/ASX 50 et gérant près de 234 milliards de dollars d'actifs. D'après leurs analystes, le marché boursier des États-Unis pourrait doubler de valeur au cours des dix prochaines années.
Une prédiction exceptionnellement optimiste qui placerait le Dow Jones Industrial Average (DJIA), le plus vieil indice boursier du monde, à environ 55.000 points, contre 27.500 aujourd'hui. Il y a encore quelques années, après la crise boursière de 2008, l'indice frôlait les 7.000 points et n'a cessé d'augmenter depuis.
Secteurs en expansion
D'après Alex Ely, chief information officer de Macquarie et responsable des actions de petites et moyennes capitalisations américaines, la croissance entre dans une nouvelle phase, portée par les entreprises qui se concentrent sur la «nouvelle économie» –les traitements médicaux de pointe, l'économie numérique et l'émergence d'un marché alimentaire plus sain.
Deux exemples symbolisent parfaitement l'avenir doré de ces secteurs. D'un côté, les analystes de Barclays spécialisés dans l'agroalimentaire et la restauration estimaient il y a peu que le marché de l'alt-meat –à base de protéines végétales ou de cellules souches– pourrait peser près de 140 milliards de dollars (126 milliards d'euros) d'ici la prochaine décennie.
De l'autre, ceux qui préfèrent les pommes à la fausse viande (et qui détiennent des actions Apple) peuvent aussi se réjouir. Selon l'institution américaine Morgan Stanley, le cours des actions Apple devrait exploser dans les prochaines années, grâce notamment à la 5G et Apple TV+.
Pour autant, la bonne santé du marché boursier dans les années à venir pourrait être conditionnée par les politiques et soubresauts internationaux, notamment la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, ainsi que les hausses potentielles du cours du pétrole.
Sur le plan budgétaire, les dettes cumulées par les foyers, gouvernements et entreprises du monde entier s'élèvent en 2019 à 250 billions de dollars, soit 225.000 milliards d'euros environ, ce qui laisse peu de place aux dépenses de relance en cas de crise économique ou de krachs boursiers.
Mais d'après John Leonard, qui travaille également chez Macquarie, la bonne santé des marchés depuis la crise ne signifie pas qu'ils vont nécessairement se retourner, et il les voit continuer à croître à un rythme soutenu.