Image promotionelle du camion Nikola Refuse –un drôle de nom au demeurant. | AFP Photo / Nikola Motor

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Nikola est-elle l'arnaque du siècle?

La start-up montante de Wall Street et ses camions fantômes ont deux enquêtes sur le dos.

Nikola fêtera ses 6 ans en novembre 2020. L'entreprise de véhicules électriques est l'une des plus en vue sur les marchés financiers. En juin, elle est entrée en bourse et sa valorisation a immédiatement explosé, lui permettant au passage, symbole fort, de dépasser des constructeurs historiques tels que Ford. Cette furie des marchés est pourtant tout ce qu'il y a de plus virtuel: Nikola n'a encore jamais vendu un seul véhicule.

Comme son nom l'indique de manière peu subtile, l'entreprise se pose comme un concurrent direct de Tesla. En pariant sur un autre type d'énergie à plus long terme: elle estime que la voiture du futur ne roulera pas grâce à la batterie, mais qu'elle sera alimentée à l'hydrogène.

Pour pousser cette technologie avantageuse mais encore peu développée, Nikola souhaite d'abord l'appliquer aux poids lourds. Sa logique repose sur le fait que les camions parcourent des trajets récurrents et prévisibles. Il est donc plus simple de savoir où placer des stations de recharge en hydrogène.

Ce gaz permettrait aussi de recharger très rapidement les véhicules, tout en prenant moins de place que les lourdes et imposantes batteries lithium-ion –autant d'économies pour le transport de marchandises. Un ensemble d'avantages concurrentiels qui a su convaincre les investisseurs. Si ce n'est qu'aujourd'hui, Nikola a du mal à honorer ses promesses, au point de se retrouver dans la tourmente.

«Océan de mensonges»

En 2018, Nikola présentait un prototype de son poids lourd hydroélectrique Nikola One, roulant au milieu d'un désert en tractant sa semi-remorque. Il s'est avéré que le camion ne se déplaçait en réalité pas par ses propres moyens, mais qu'il dévalait la pente d'une colline sous le seul effet de la force de la gravité.

Cette information provient du rapport du cabinet d'analyse financière et gros vendeur à découvert Hindenburg Research intitulé «Comment faire fructifier un océan de mensonges en un partenariat avec le plus grand constructeur automobile d'Amérique». Son titre l'indique clairement: le document, qui fait référence à une alliance nouée avec General Motors, ne mâche pas ses mots et qualifie l'entreprise d'«arnaque basée sur des dizaines de mensonges».

Hindenburg Research, dont la position de short seller de l'action Nikola ne peut que tirer un intérêt de ces remous, n'est pas la seule à mettre en doute les promesses de Nikola. La start-up a désormais deux sérieuses enquêtes sur le dos, la première lancée par la SEC, le gendarme de la bourse de Wall Street; l'autre menée par le Département américain de la justice.

Malgré le contrat à 2 milliards de dollars signé avec General Motors, ces annonces ont fait dégringoler la valeur en bourse de Nikola, quelques semaines seulement après son pic de popularité. Elle est soupçonnée d'avoir «déformé ses réels progrès dans le développement de technologies indispensables à la vente de nouveaux modèles»: sur un tel vent, il est courant que les chateaux de cartes s'effondrent.

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