Les chiffres concernent les États-Unis, mais ils donnent une bonne idée de la manière dont fonctionne le système dans lequel tout le monde évolue –qui se passe de toute logique environnementale.
Pull-overs trop petits, jouets déjà possédés, lampes au goût très douteux: selon des chiffres de la firme Optoro repris par Fast Company, 100 milliards de dollars (90 milliards d'euros environ) de produits seront, entre Thanksgiving et les jours suivant Noël, retournés aux personnes qui les ont vendus.
Sans même parler de l'empreinte environnementale de la fabrication de ces cadeaux mal-aimés, le coût écologique de leur transport jusqu'au pied de votre sapin de Noël a déjà été énorme. Il faut désormais le multiplier par deux: au total et sur une année, Optoro estime les émissions de ces retours à l'envoyeur à 15 millions de tonnes de dioxyde de carbone.
Des poubelles millionnaires
Il y a déjà matière à s'outrer –pire a pourtant été rapporté. Réceptionner ces colis, vérifier leur bonne conformité et les stocker représente un coût important. Comme l'a montré Fast Company, seuls 10% de ces produits seraient ensuite remis en vente par les plateforme qui les ont mises sur le marché.
Ce qu'il reste des 90% restants est, dans le meilleur des cas mais de manière marginale, revendu à divers grossistes. Le reste de ces retours finit tout simplement dans des décharges à ciel ouvert ou, pire, dans des incinérateurs.
Toujours selon Optoro, qui travaille à rationaliser cette folie avec diverses firmes telle IKEA, ce sont aux États-Unis seulement 2,27 millions de tonnes de ces produits neufs qui finissent enfouis dans les poubelles de notre surconsommation, soit l'équivalent de 3.944 Airbus A380 à pleine charge, ou 227 Tour Eiffel.
Les États-Unis ne sont bien sûr pas les seuls concernés. À titre d'exemple, début 2019 et en France, Amazon et ses vendeurs tiers étaient accusés de détruire plus de 3 millions de produits neufs chaque année, pour ne pas avoir à payer l'espace qu'ils occupent.
Mais les consciences s'éveillent et le politique reprend la main sur le sujet. Une loi anti-gaspillage a été votée par l'Assemblée en décembre: les invendus non alimentaires devront, dès 2022, être recyclés ou réutilisés, notamment via des dons à des associations ou œuvres humanitaires.