Main d'œuvre à bas coût, marché intérieur immense, entreprises au service de l'État, depuis quarante ans maintenant, l'économie chinoise est une machine à croissance quasiment inarrêtable.
Quasiment. Car, à en croire le New York Times, les personnes qui peuplent la République populaire, dont les festivités célébrant l'anniversaire des 70 ans viennent de s'achever, commencent à avoir une sensation que nombre d'entre elles n'avaient jamais ressenti auparavant: elles se figurent que, économiquement, le meilleur est derrière elles.
La situation actuelle ne pousse pas à l'optimisme. La guerre commerciale contre les États-Unis ne montre aucun signe d'affaiblissement, l'économie ralentit et le marché du travail offre moins d'opportunités qu'auparavant pour la jeunesse du pays.
Pour ne rien arranger, à cause d'une maladie porcine, de la guerre commerciale et d'une météo capricieuse, les prix de la nourriture ont flambé, contribuant à une hausse générale du coût de la vie.
Première récession du reste de leur vie
Ces jeunes générations, éprouvent pour la première fois de leur vie l'expérience d'une récession d'envergure. Comme toute personne qui s'était habituée à consommer, le début d'une période incertaine à déclenché le premier réflexe en pareil cas, qui consiste à épargner.
L'argent dormant pénalise l'économie du pays, qui s'appuie beaucoup sur la fièvre acheteuse de ses citoyen·nes. Ses industries de nouvelles technologies, smartphones et voitures électriques en tête, comptent largement sur le marché intérieur pour se développer rapidement.
Pour échapper à cet effet pervers, le gouvernement chinois essaye de mettre en place toute une batterie de mesures, parmi lesquelles une baisse des taux d'intérêts, la promotion du shopping «personnalisé» en poussant les plateformes de vente en ligne à utiliser la collecte de données, la modernisation des vieilles industries et des magasins physiques, des plans d'urbanisation, etc.
Le gouvernement chinois n'est pas le seul à craindre que cette situation s'éternise. La consommation de la population du pays est essentielle à la croissance mondiale. D'après le cabinet en stratégie internationale Boston Consulting Group, cité par le New York Times, les dépenses des Chinois·es on été à l'origine d'un septième de la croissance mondiale durant la dernière décennie.