Comme cela a été fait pour Walt Disney, fondateur de l'empire portant son nom, il faudra sans doute bientôt songer à bâtir un monument à la gloire de Bob Iger, actuel patron de Disney, décrit comme «le CEO le plus sympa d'Hollywood» par le New York Times. S'il nous est difficile de juger de sa gentillesse, on peut en revanche s'extasier devant ses réussites.
Sans grande surprise, La Reine des neiges 2 est un nouveau carton pour le groupe: lors de son premier week-end d'exploitation, le film a amassé 358 millions de dollars [325 millions d'euros] dans le monde, dont 130 millions aux seuls États-Unis.
Comme le mentionne Quartz, le long-métrage est déjà le 23e le plus rentable de l'année; il devrait être le sixième film Disney à dépasser le milliard de dollars de revenus cette année –Star Wars: L'Ascension de Skywalker, qui sortira en salle le 18 décembre, sera sans nul doute le septième.
Ère des blockbusters
Alors que sa plateforme de SVOD vient d'être lancée, ce joli résultat tombe à pic pour Disney. Il a en revanche de quoi inquiéter les studios rivaux, Warner Bros., Universal, Paramount et Sony en tête.
Désormais, la maison de Mickey, Iron Man, Luke Skywalker ou Buzz l'Éclair contrôle en effet près d'un tiers du box-office américain. Et c'est sans compter les résultats de la 20th Century Fox, que Disney a placé dans son giron en mars dernier: en les incluant, la part de marché grimpe à 40%, estime Quartz.
Le graphique du journaliste Adam Epstein montre clairement l'explosion de Disney, qui a pris son envol en 2016 avec les sorties de Captain America: Civil War et Rogue One: A Star Wars Story. Depuis, le groupe de divertissement n'a cessé de capitaliser sur les investissements lourds réalisés quelques années auparavant pour acquérir ses franchises vedettes.
Si la prouesse de Disney force l'admiration, on peut d'un autre côté s'inquiéter d'une telle domination et du modèle qu'elle impose au marché –et donc, en partie, aux créateurs. Le public américain semble bouder les films à moyen budget, ce qui ne manquera pas de rendre les producteurs frileux et de remiser au placard des projets artistiques intéressants.
Quant à Bob Iger, tout sympa qu'il soit, il n'a pas hésité à trancher dans le vif après le rachat de la Fox, face à des résultats financiers jugés décevants.