La classe moyenne supérieure fait tout pour conserver ses avantages. | Ivan Ragozin via Unsplash
La classe moyenne supérieure fait tout pour conserver ses avantages. | Ivan Ragozin via Unsplash

Les classes moyennes supérieures, vraies responsables des inégalités

Ces privilégiés sont prêts à tout pour le rester en écrasant les autres s'il le faut.

Il est de bon ton de dénoncer les 0,1% des personnes les plus riches au monde. Celles dont le capital aligne tellement de zéros qu'elles détiennent à elles seules autant de richesse que les 90% les plus pauvres. Le nouveau livre du philosophe américain Matthew Stewart va à contre-courant. L'auteur estime que la véritable cause des inégalités est plutôt à chercher au niveau de la classe moyenne supérieure: les 9,9% se situant entre ces super-riches et le reste de la population.

Le titre de son ouvrage (qui n'est pas traduit en français) donne le ton: Les 9,9%: La nouvelle aristocratie qui creuse l'inégalité et dénature notre cultures'intitule. Il y dénonce une classe obsédée par la réussite et la méritocratie, et qui est prête à tout pour conserver ses avantages.

Ils veulent mettre leurs enfants dans les meilleures écoles, s'accaparent les meilleurs emplois, vivent dans des quartiers privilégiés, quitte à en expulser les autres. En d'autres termes, cette classe moyenne aisée est le principal moteur des inégalités, soutient Matthew Stewart.

Méritocratie

«Les 9,9% sont guidés par l'idéologie de la méritocratie. Ils pensent que la réussite dans la société ne dépend que du travail et du talent», explique l'auteur dans une interview à Vox. Cette culture leur sert à justifier les inégalités, en accréditant la thèse que si on ne réussit pas dans la vie, c'est qu'on n'a pas fait suffisamment d'efforts.

«L'inégalité a des causes structurelles, et une fois qu'elle est en place, d'autres mécanismes entrent en jeu pour la bloquer et l'exacerber. Et c'est là qu'interviennent les 9,9%, qui grâce à leurs ressources excédentaires sont en mesure de surinvestir pour verrouiller leurs privilèges», déroule Matthew Stewart.

Cette course à la réussite est plus ou moins partagée par l'ensemble de la société. Chaque parent ou presque est prêt à enfreindre les règles pour faire admettre sa progéniture à l'école la mieux réputée. Mais les gens de la classe moyenne supérieure ont plus de moyens de pression pour la mettre en œuvre, continue Stewart.

Le pire, c'est que cette fameuse classe des 9,9% se sent incroyablement frustrée. Elle n'est jamais assez riche à son goût et ne cesse d'envier ces fameux super-riches juste au-dessus d'elle. «Je connais des gens qui se trouvent dans les 1% les plus riches et qui se sentent incroyablement pauvres parce qu'ils regardent autour d'eux et voient d'autres personnes qui ont beaucoup plus et qui font beaucoup mieux, témoigne l'auteur. Cela les pousse à faire des choses insensées pour conserver leur position et éviter de chuter.»

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