La course au vaccin bat son plein. Pfizer, Astrazeneca et Moderna –qui a déposé le 30 novembre une demande d'autorisation de son vaccin contre le Covid-19 aux États-Unis– sont en tête pour commencer les premières injections dès la fin de l'année.
Au milieu de toutes ces annonces, une question persiste: quels seront les profits des ventes de vaccins pour les laboratoires pharmaceutiques qui les fabriquent?
Dans un premier temps, il semblerait que les fabricants de vaccins ne touchent pas véritablement le pactole. Contrairement aux médicaments, les vaccins ne rapportent pas beaucoup d'argent, explique Quartz. Le marché mondial de tous les vaccins est en effet «seulement» de 24 milliards de dollars par an [près de 20 milliards d'euros]. Un chiffre bien faible par rapport au marché pharmaceutique global, qui représente 1 billion de dollars chaque année [830 milliards d'euros].
Par ailleurs, les laboratoires pharmaceutiques le savent: leurs tarifs seront scrutés de près et le moindre faux pas pourrait leur coûter cher, notamment vis-à-vis de leur image. Il y ainsi une véritable pression pour que les vaccins soient à des prix abordables.
En prenant en compte cette marge réduite et l'importance du marché, le média américain a fait les comptes: les revenus annuels du vaccin contre le Covid-19 devraient être de 10 milliards de dollars par an [8,3 milliards d'euros]. Du moins, le temps que la pandémie se calme.
Des profits sur le long terme
Les véritables bénéfices pourraient arriver plus tard. Car plus le temps passe, moins le vaccin sera essentiel et plus les fabricants auront la possibilité de négocier les prix de leur produit.
Outre l'augmentation des tarifs sur le long terme, les brevets permettront aussi aux laboratoires pharmaceutiques de gagner de l'argent. Et ce n'est pas le brevet sur la fabrication du vaccin lui-même qui vaudrait son pesant d'or, mais plutôt ceux sur les techniques utilisées pour le développer.
Moderna et Pfizer ont en effet mis au point leur substance grâce à une nouvelle technologie vaccinale jamais déployée chez l'être humain: les vaccins à ARN messager (ARNm).
Au lieu d'injecter de la matière virale, les vaccins à ARNm administrent de petits acides ribonucléiques contenant le code génétique d'une protéine virale, qui sont totalement synthétiques. La maîtrise de cette technique a considérablement progressé avec l'expérimentation des vaccins contre le Covid-19, et les multiples brevets qui en découlent pourraient rapporter gros.