Mi-2014, Dov Charney quitte American Apparel la queue entre les jambes. Accusé de harcèlement sexuel et de détournement de fonds, le charismatique patron est écarté. Mais en mars dernier, il effectue un surprenant come-back.
En 2016, il lance une nouvelle marque, Los Angeles Apparel, dont les photos publicitaires très suggestives rappellent nettement l'esthétique pour le moins discutable d'American Apparel.
L'usine de la griffe est fermée début 2020 en raison du confinement. Il décide de la rouvrir mi-mars, afin de produire des masques de protection –obtenant l'aval des autorités, il se refait une réputation et devient un acteur «essentiel» de la lutte contre le Covid-19.
Mais début juillet, ces mêmes autorités du comté de Los Angeles exigent la fermeture de l'usine. Elles ont découvert une véritable catastrophe sanitaire: au moins 300 contaminations par le Covid-19 et 4 morts.
M(al)ade in L.A.
Dans un communiqué, elles dénoncent des «violations flagrantes des ordonnances obligatoires de contrôle des infections en santé publique» et un refus «de coopérer à l'enquête [...] sur une poussée de Covid-19 signalée.»
L'usine de Los Angeles Apparel emploie près de 2.000 personnes et aurait fabriqué plus de 10 millions de masques, dont 80% auraient été envoyés à des agences gouvernementales américaines, selon Charney.
Dov Charney rejette les accusations des autorités et pointe du doigt «un système de santé qui ne fournit aucun soutien pour les tests et aucun accompagnement ni assistance pour ceux qui sont positifs».
Selon les autorités du comté de Los Angeles, l'entreprise n'a pas correctement formé ses ouvrièr·es aux procédures de sécurité –qui n'étaient même pas traduites en espagnol– et les protections mises à leur disposition étaient insuffisantes.