Donald Trump avait fait du conflit avec la Chine l'un des axes principaux de son mandat présidentiel. Invoquant des «pratiques déloyales» et le vol de propriétés intellectuelles américaines, le 45e président des États-Unis avait imposé toute une série de taxes sur les produits chinois.
La Chine a rétorqué par des mesures similaires qui ont concerné des milliards de dollars de produits américains. Malgré un accord commercial signé en janvier 2020, ces droits de douane ont été maintenus.
Déjà mis à mal, le commerce entre les deux pays a en plus été touché de plein fouet par la pandémie de Covid-19, laquelle a mis à l'arrêt les usines et continue de perturber les échanges internationaux depuis début 2020, l'année où elle a commencé à sévir dans le monde entier.
Pourtant, les deux nations commercent actuellement comme si rien de tout cela ne s'était passé. «Nous remarquons une forte demande de la part des consommateurs, qui a duré pendant toute la pandémie, et nous observons des niveaux d'importation qui atteignent des sommets», détaille Jonathan Gold, le vice-président de la puissante National Retail Federation (NRF), qui représente les distributeurs américains.
Bénéfices en berne
Le commerce sino-états-unien est au plus haut depuis des années. Le plus grand port des États-Unis, celui de Los Angeles, a battu son record d'arrivages en juin. Près de la moitié des cargos proviennent de la Chine et de Hong Kong.
Cela ne veut pas dire que les taxes imposées de part et d'autre du Pacifique n'ont pas de conséquences sur le commerce. Mais il n'affecte pas les volumes des produits qui font le voyage. Les deux pays semblent avoir appris à vivre avec les taxes imposées ces dernières années, explique Bloomberg.
Chaussures, habillement, électronique... les marchandises continuent de transiter entre les deux puissances. Côté américain, les distributeurs ont préféré absorber les coûts plutôt que de faire le choix de la relocalisation –quitte à répercuter cette hausse des taxes sur la clientèle, en augmentant les prix auxquels ils écoulent leurs produits. «Entre le coût des taxes et l'augmentation de celui des transports, cela a quand même un impact sur leurs bénéfices», explique Jonathan Gold. Mais ces conséquences ne sont pas d'une ampleur suffisamment alarmante pour contraindre les entreprises à stopper leus importations.
Malgré ce qu'assurait Donald Trump, l'indépendance n'est pas encore d'actualité pour les entreprises américaines, qui restent tributaires de la Chine si elles veulent continuer à assurer leur production.