Jeter de la bière est plus complexe qu'il n'y paraît. | Timothy Dykes via Unsplash
Jeter de la bière est plus complexe qu'il n'y paraît. | Timothy Dykes via Unsplash

Des millions de litres de bière moisissent dans les bars

Se débarrasser de ces blondes ou brunes frelatées est un casse-tête écologique, économique et logistique.

Dans les bars, les stades, les restaurants ou les salles de concerts américaines qui ont dû fermer leurs portes, des millions de litres de la boissons alcoolisée la plus populaire au monde sont en train de pourrir.

Au-delà de la catastrophe économique que cela représente pour ces commerces, ceux-ci vont devoir trouver le moyen de se débarrasser de leurs fûts frelatés et réussir à refaire leurs stocks, pour accueillir la clientèle dont ils auront grand besoin à la sortie du confinement.

Le principal problème réside dans la paralysie de l'industrie du transport, aux États-Unis. Alors que les restaurants pourraient rediriger leurs surplus de légumes, de viande ou de bière vers la grande distribution, les avions, camions et bateaux sont aux abonnés absents.

Pour la plupart, il va donc falloir jeter, car la bière pression reste fraîche seulement de deux à six mois. Cela pourrait coûter plus d'un milliard de dollars au secteur d'après les prévisions de l'association nationale des distributeurs de bière américaine.

«Pour transporter des fûts pleins, il faut trois plus de camions pour que pour transporter des fûts vides», s'inquiète dans le Wall Street Journal Dan Vorlage, directeur du marketing chez MicroStar Logistics LLC, la plus grosse entreprise de logistique pour les fûts de bière aux États-Unis.

MicroStar n'a tout simplement pas l'infrastructure requise pour gérer la marchandise de ses 1.000 brasseries clientes et prévoit donc de traiter la bière avec différents produits pour faire disparaître la mousse et en équilibrer le pH.

Ils espèrent ainsi pouvoir écouler les stocks dans les rivières ou les éviers –les réglementations environnementales interdisent en effet d'y jeter de larges volumes de bière car ils pourraient perturber l'acidité de l'eau, réduire la quantité d'oxygène ou produire des bactéries.

Pub à domicile

En Angleterre, la situation est encore plus dramatique puisque 49% de la bière consommée dans le pays l'est dans les bars, contre seulement 20% aux États-Unis.

Situé dans le sud-est du pays, le pub Wonston Arms sert principalement de la bière brune. Or les fûts de brune ont une durée de vie d'un mois, s'ils sont encore fermés, et de seulement quelques jours s'ils ont déjà été ouverts. «C'était une bombe à retardement», explique le propriétaire de l'établissement au Wall Street Journal.

Pour vendre son surplus, il a donc décidé de créer un site web et d'effectuer des livraisons à domicile. La demande a été tellement forte qu'il réussit à maintenir 60% de son chiffre d'affaires hebdomadaire habituel.

Il n'est pas le seul à faire preuve d'inventivité: à New York, certaines brasseries envoient même leur bière à des distilleries voisines, qui ont troqué leur production de gin et de vodka pour fabriquer du gel hydroalcoolique.

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