Alors que le nombre de personnes contaminées par le coronavirus continue d'augmenter, la population se rue sur les moyens de s'en protéger. Bien que tous les masques ne soient pas également adaptés, les pharmacies parisiennes se sont vite trouvées en rupture de stock de masques chirurgicaux et à filtre.
Beaucoup des personnes qui en achètent sont des touristes chinois·es dans l'incertitude de pouvoir s'en procurer facilement à leur retour en Chine. La demande a explosé en Asie et les stocks ont du mal à suivre.
Les autorités des différents pays hésitent quant à la marche à suivre pour s'assurer que les personnes en ayant le plus besoin puissent continuer de s'approvisionner. Hong Kong a ainsi décidé de laisser le marché faire sa loi, tout en enjoignant les commerces de ne pas abuser.
Le 26 janvier, une boîte de vingt masques coûtait 700 HK$, soit 82 euros et environ 4 euros l'unité. Deux jours plus tard, une boite de cinquante en valait 291, soit près de 6 euros le masque. Ces prix sont intrinsèquement très élevés, mais ils permettent de conserver des semblants de stocks et d'éviter que les masques soient revendus encore plus cher au marché noir.
Contrôle et rationnement
La Chine et la Corée du Sud ont quant à elles décidé d'interdire une augmentation si radicale des prix. Le gouvernement coréen a prévenu qu'il punirait les vendeurs qui «perturberaient le marché» et la Chine qu'elle serait «sévère» contre le gonflement des prix des masques, médicaments antiviraux et produits de désinfection.
Troisième solution, que Macao –une région administrative spéciale de Chine, statut similaire à celui de Hong Kong– et Taïwan ont décidé d'adopter: le rationnement, afin d'être sûr que tout le monde puisse se procurer des protections et à un prix convenable.
À Taïwan, il est autorisé d'acheter deux masques par personne et par semaine, au prix de 15 centimes le masque. À Macao, les autorités permettent l'achat de dix masques tous les dix jours. Un site internet indique en temps réel les stocks de masques des centres de santé.
Hong Kong a aussi demandé à la Chine la permission de recommencer à importer des masques de protection, interdits pendant les manifestations qui ont agité la région.
La Chine a dû rouvrir des usines fermées en période de vacances et quadrupler le salaire des ouvrièr·es pour accélérer la production. De son côté, la Corée a fait passer le nombre maximum d'heures travaillées de 52 à 68 heures par semaine pour les fabricant·es de masques.