Les Tissages de Charlieu produisent habituellement du tissu jacquard; ils fournissent les personnes qui en font des créations, l'industrie aéronautique et fabriquent leurs propres vêtements et sacs. Dimanche, sur Twitter, l'entreprise publiait le message suivant:
[ #Covid19 ]
— Indispensac (@LIndispensac) March 15, 2020
Nous pouvons produire dès à présent des masques de protection au sein des Tissages de Charlieu (42) !
Nous avons besoin des contacts des autorités compétentes pour validation.
Pouvez-vous nous aider à relayer l'information ?
Merci à tous ! #SolidariteCOVID19 pic.twitter.com/1tepNiWLSd
Après plus de 6.000 retweets, la mobilisation a porté ses fruits. L'entreprise a annoncé lundi que les prototypes étaient entre les mains de la Direction générale de l'armement (DGA) pour «qualification». Une fois cette étape franchie, l'entreprise assure qu'elle pourra produire 30 à 50.000 masques par jour.
Économie de guerre
Dimanche également, le groupe LVMH a annoncé qu'il allait produire du gel hydroalcoolique dans ses usines de parfum. «LVMH va [...] mettre à contribution l'ensemble des unités de production de ses marques Parfums et Cosmétiques (Parfums Christian Dior, Guerlain et Parfums Givenchy) en France pour fabriquer dès lundi des gels hydroalcooliques en grande quantité», selon un communiqué du groupe. Ils seront livrés gracieusement dès cette semaine aux autorités sanitaires, et en priorité à l'AP-HP, qui a salué l'initiative.
Outre-Manche, le gouvernement britannique voit plus grand et exhorte l'industrie, notamment automobile, à fabriquer des respirateurs artificiels. «Nous devons intensifier la production d'équipements vitaux tels que les respirateurs artificiels afin que nous puissions tous aider les plus vulnérables, et nous avons besoin que des entreprises viennent à nous et aident dans cet effort national», a déclaré Downing Street.
Mais cela pourrait être plus difficile que prévu. Selon une société interrogée par la BBC, «il n'y a pas de conception standardisée ni de garantie que les composants peuvent être obtenus rapidement».
Il n'est pas certain que des entreprises n'ayant pas d'expérience dans le domaine puissent fabriquer des équipements médicaux complexes, rappelle la BBC. «Nous avons actuellement des équipes de recherche et d'ingénierie qui examinent activement la demande», explique le patron du fabriquant de machines JCB.
D'autres solutions s'envisagent. En Italie, l'impression 3D a permis de produire des valves pour les respirateurs artificiels. Ces pièces détachées indispensables étaient arrivées en rupture de stock. Pour vaincre l'épidémie, chaque initiative peut aider.