Les problèmes de Boeing font aussi du mal au secteur du tourisme. Les 737 MAX du constructeur américain sont toujours cloués au sol depuis la mi-mars, après le scandale causé par deux crashs successifs ayant fait plus de 346 mort·es.
En juillet, cette année, American Airlines avait déjà estimé que la situation allait lui coûter très cher. C'est désormais au tour du TUI Group (pour Touristik Union International) de chiffrer ses pertes. La société allemande est le plus grand groupe de tourisme du monde. Elle possède des hôtels, des bateaux de croisières, des agences de voyage, et bien sûr, des avions.
Le géant allemand du voyage affirme avoir déjà dépensé près de 293 millions d'euros pour louer assez d'appareils afin de remplacer ses 737 indispensables pour assurer les voyages de sa clientèle. TUI dispose d'une flotte de quinze 737.
Même si les avions incriminés sont autorisés à reprendre les airs dans les mois qui viennent (c'est-à-dire aux environs d'avril), 130 millions d'euros devraient s'ajouter aux dépenses déjà effectuées. Cette autorisation dépend de la décision de l'Administration fédérale de l'aviation des États-Unis (FAA), qui doit réévaluer les appareils –une institution elle-même sous le feu des critiques.
Aucun vol avant 2020
L'agence a été accusée de surestimer la capacité des pilotes à interagir avec des systèmes trop complexes. Autant dire qu'elle n'a plus le droit à l'erreur. Elle a d'ailleurs annoncé que le processus de certification du Boeing 737 MAX allait «s'étendre en 2020».
Dans le pire des cas prévus par TUI, les 737 MAX resteraient inutilisables pendant le pic de voyages 2020, soit pendant l'été. Dans ce cas-là, l'entreprise pourrait être forcée de débourser 400 millions d'euros de plus, ce qui équivaudrait donc à peu près à 700 millions de dollars (631 millions d'euros) de dépenses en deux ans.
Le chiffre d'affaires du groupe allemand a tout de même augmenté de 2,5% en 2018-2019, en partie grâce à l'effondrement de son concurrent Thomas Cook. Ses profits ont toutefois chuté de 24,5%, à cause de la situation de ses Boeing, mais aussi des incertitudes liées aux Brexit.