Les aéroports sont désertés. La circulation toujours active du virus dans de nombreux pays a fait chuter leur fréquentation de manière drastique –jusqu'à moins 80% pour l’aéroport de Toulouse-Blagnac en juillet, par rapport à la même période un an plus tôt.
Pour Bloomberg, le faible trafic dans les aéroports peut aussi constituer une opportunité: celle de mettre en œuvre de grands travaux et des transformations majeures, afin de repenser complètement le modèle sur lequel ces derniers ont été conçus. Une refonte par ailleurs indispensable pour s'adapter au coronavirus SARS-CoV-2, qui ne semble pas voué à disparaître de sitôt.
De nombreux aéroports, notamment aux États-Unis, gèrent actuellement le trafic de passagèr·es en les dispatchant suivant un plan «en forme de X». Avant l'embarquement, toutes les personnes issues d'entrées différentes finissent par converger vers les mêmes portiques de sécurité, souvent bondés, avant de rejoindre leurs portes respectives.
Ce point de convergence, héritage du renforcement de la sécurité qui a fait suite aux attentats du 11 septembre 2001, est aujourd'hui une épine dans le pied des aérogares. Un nouveau modèle s'impose alors, explique au média américain Matthew Johnson, chargé de la rénovation de l'aéroport international de Los Angeles et membre du cabinet d'architecture Gensler.
Ce nouveau modèle serait semblable à celui des casinos: un grand espace ouvert, sans cloison, où la sécurité serait notamment assurée par des technologies de pointe, entre scanners d'iris et rayons X, le tout de manière fluide, sans que vous vous en rendiez compte.
Tris technologiques
Sans contrainte physique, les quidams pourront circuler librement partout. Affalé·es sur des sièges, celles et ceux qui auront le temps pourront se faire livrer de la nourriture sans bouger d'un cil, imagine Bloomberg.
Pas d'écrans ou de comptoirs d'enregistrement, tout sera numérisé. Chaque étape, de l'étiquetage des bagages à l'enregistrement, se fera depuis un smartphone. Pas non plus besoin de montrer son passeport ou son billet pour grimper dans l'avion, des outils de reconnaissance faciale se chargeront de tout.
Dans les zones à forte fréquentation, des robots tourneront en boucle pour désinfecter les surfaces, comme à Hong Kong, ou pour signaler aux autorités une personne qui ne porte pas son masque. Des caméras thermiques, désormais courantes en Asie, détecteront les personnes potentiellement malades.
Sur le plan de la sécurité, l'aéroport devrait se rapprocher de ce qui existe déjà à Dubaï et son «tunnel intelligent», qui permet aux passagèr·es de suivre les procédures de contrôle des passeports en seulement quinze secondes.
D'un côté, votre iris sera scanné pendant que vous marchez afin de vérifier votre identité; de l'autre, les appareils à rayon X vérifieront à chaque instant si votre bagage à main ne contient pas d'explosif. Orwellien, n'est-ce pas?