Les bourses dévissent, le tourisme baisse, l'industrie souffre: les risques d'une pandémie du Covid-19 affolent l'économie mondiale. Selon un rapport du cabinet d'étude britannique Oxford Economics, une pandémie de six mois pourrait réduire de 1,1 billion de dollars (près de 1.000 millliards d'euros) la croissance attendue du PIB mondial.
Le cabinet base son estimation sur l'analyse des épidémies passées, comme le SRAS et la grippe porcine, ainsi que sur une potentiel baisse de la consommation, de la main-d'œuvre, des déplacements et des investissements précise le média New Scientist.
La fin du mois de février a notamment montré l'ampleur de l'impact que peut avoir une telle épidémie sur l'économie. Les bourses mondiales ont encaissé leur pire semaine depuis la crise financière de 2008, et près de 5.948 milliards de dollars de capitalisation boursière se sont envolés.
De nombreux secteurs sont également touchés par la propagation du virus –qui infecte désormais plus de 88.000 personnes dans 66 pays. Les compagnies aériennes s'attendent par exemple à une baisse de 4,7% de la demande cette année; le prix moyen du baril de pétrole a chuté de près de 5 dollars depuis janvier –il devrait continuer à descendre– et de nombreux constructeurs automobiles ont vu la demande baisser et leur chaîne chaîne d'approvisionnement à l'arrêt.
Pour autant, le cabinet estime que cette perte due au coronavirus serait «beaucoup moins importante que l'impact du krach financier de 2008, et l'économie mondiale continuerait de croître» rapporte le magazine scientifique.
L'OCDE prévient quant à elle que le coronavirus met «l'économie mondiale en danger» et a revu ses prévisions de croissance pour 2020 nettement à la baisse, passant de 2,9 % à 2,4% pour 2020.
Des pertes en France
Dans l'Hexagone, l'impact de l'épidémie est encore difficile à établir, mais plusieurs grandes entreprises françaises ont commencé à chiffrer ces répercussions –qui avoisineraient le milliard d'euros, selon Sud Ouest.
Parmi les plus touchées, Air France-KLM estime entre 150 et 200 millions d'euros l'effet du virus sur son résultat d'exploitation; Suez table sur 30 à 40 millions d'euros en moins sur son chiffre d'affaires au premier trimestre contre 250 millions d'euros pour Seb –dont quelques sites industriels se trouvent en Chine– et 300 millions pour Schneider Electric.
L'impact du virus, qui touche principalement l'industrie, le commerce et le tourisme en France, a poussé le ministre de l'Économie et des Finances Bruno le Maire à revenir sur la première estimation de la perte 0,1 point de croissance donnée par le gouvernement. La dernière estimation de croissance, qui a été calculée dans le cas où le coronavirus aurait été limité à la Chine, devrait être revu à la baisse dans les prochains jours.