Malgré les supplications de pays comme l'Inde et l'Afrique du Sud et les promesses de bonne volonté de Joe Biden, les pays occidentaux ne sont pas parvenus à un accord pour lever les brevets des vaccins contre le Covid-19.
Pourtant, ces brevets sont l'une des raisons pour lesquelles les pays les plus pauvres sont très en retard par rapport à la vaccination des pays du Nord. Or, plus le virus circule, plus il risque de muter. Delta et Omicron, les variants les plus virulents du Covid, se sont justement respectivement développés en Inde et en Afrique du Sud.
Afin de lutter contre ce phénomène, une équipe de scientifiques texane souhaite propager un vaccin open source, dont la recette et les méthodes de production seraient entièrement publiques, afin de permettre à n'importe quel pays de fabriquer ses propres doses à moindre coût.
Contrairement aux laboratoires Pfizer, BioNTech et Moderna, qui ont engrangé des milliards de dollars en vendant leurs vaccins, Peter Hotez et Maria Elena Bottazzi, du centre de développement vaccinal de l'hôpital pour enfants du Texas, n'exigent rien en échange de leur vaccin, baptisé Corbevax.
Une vodka plus généreuse qu'Oncle Sam
Le 28 décembre 2021, l'Inde a autorisé via une procédure d'urgence le laboratoire Biological E. Limited à produire du Corbevax, après des essais cliniques encourageants. Les doses ainsi produites devraient être vendues près de dix fois moins cher que celles de Pfizer et Moderna.
Pourtant, la démarche des Texans a été largement snobée par les pays les plus riches, États-Unis en tête. Le docteur Hotez affirme que malgré des requêtes envoyées auprès de «tous les niveaux de gouvernement», les efforts de son équipe sont largement restés lettre morte.
À tel point, explique Vice, que le don d'un million de dollars de la branche philanthropique de la vodka texane Tito's a plus largement financé Corbevax que l'État fédéral américain.
Hotez et Bottazzi affirment aussi s'être entretenus avec des membres de la fondation Bill-et-Melinda-Gates sans que rien n'aboutisse. Mi-2020, alors que des scientifiques d'Oxford songeaient à rendre leur vaccin libre d'accès, la fondation les avait convaincus d'en vendre les droits exclusifs à AstraZeneca.