Même les Avengers se sont fait vacciner. | Ted ALJIBE / AFP
Même les Avengers se sont fait vacciner. | Ted ALJIBE / AFP

Accusée d'être une «profiteuse de pandémie», Pfizer double ses profits mais chute en bourse

Est-il temps de revoir certaines choses?

On pouvait s'y attendre. Producteur du Comirnaty, l'un des vaccins les plus utilisés pour lutter contre la pandémie de Covid-19, inventeur également du Paxlovid, un traitement contre la maladie sur lequel les gouvernements misent gros, Pfizer a annoncé des résultats financiers records.

La firme a ainsi fait un chiffre d'affaires global de 81,3 milliards de dollars en 2021 (71,1 milliards d'euros), son vaccin comptant à lui seul pour 32,3 milliards d'euros, en faisant l'un des produits pharmaceutiques les plus lucratifs de l'histoire.

Et l'avenir? En rose, bien sûr: le Paxlovid montant en puissance, le vaccin reste plus indispensable que jamais, la firme prévoit un chiffre d'affaires compris entre 85,7 et 89,3 milliards d'euros en 2022. La bourse et les actionnaires de la firme pourraient donc légitimement sabrer le champagne et, le cas échéant, se friser les moustaches.

Raté. Ce ne fut pas le cas –loin de là. Ces résultats pourtant platinés n'ont pas été considérés comme à la hauteur des prévisions par les marchés, qui ont fait chuter le titre Pfizer après leur annonce.

Outre cette réaction ubuesque des marchés à des performances pourtant exceptionnelles, qui furent rappelons-le en partie permises par de lourds investissements publics, la situation pousse certaines ONG à accuser Pfizer –et d'autres– d'être des «profiteurs de pandémie», comme il y eut des profiteurs de guerre.

Lucre pandémique

C'est le cas de l'ONG britannique Global Justice Now, qui note que les 71 milliards de chiffre d'affaires de Pfizer en 2021 est plus élevé que le PIB de nombreuses nations, et qui accuse la firme «d'arnaquer les systèmes de santé publique».

«Faire un tel carton alors que ses vaccins sont indisponibles pour tant de monde n'est rien de moins qu'une attitude de profiteur de pandémie», écrit ainsi Tim Bierley, l'un des membres de Global Justice Now. «Pfizer est désormais plus riche que la plupart des nations; elle s'est plus que suffisamment enrichie grâce à cette crise. Il est temps de suspendre la propriété intellectuelle et de briser les monopoles vaccinaux.»

Comme l'Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament en France, codirigé par Pauline Londeix et qui ne ménage pas ses efforts pour militer pour une levée des brevets sur les vaccins, Global Justice Now espère donc de Pfizer qu'elle fasse un geste contre ses profits mais pour le monde. Moderna l'a déjà fait, en s'engageant publiquement à ne pas poursuivre quiconque copierait son sérum à ARN.

Ce n'est pas gagné: on ne tarit pas un tel jackpot une fois enclenché. Aux plaintes de Global Justice Now, Pfizer a ainsi répondu par ses arguments habituels: les pays pauvres paient déjà moins chers que les pays riches, les vaccins coûtent une fortune à étudier puis à mettre sur le marché et sont le fruit de coûteuses recherches.

Des coûts colossaux et une bonté envers les plus démunis qui n'ont pourtant pas empêché l'entreprise de faire un bénéfice net de 19,2 milliards d'euros l'an passé. C'est plus du double des 7,9 milliards de 2020, et le «meilleur» reste encore à venir.

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