Il est peu probable que vous ayez fait vos courses de Noël sur Hydra. Avec son inquiétant sobriquet d'organisation terroriste Marvel, la plateforme est décrite comme la place de marché la plus populaire du darknet russe. Elle fournit le pays, ainsi que ses voisins, en services et produits généralement peu licites, pour ne pas dire carrément hors-la-loi.
Mais même illégal, un business s'entretient, et Hydra a lancé il y a quelques jours une initial coin offering (ICO) pour étendre ses activités et soutenir le développement d'un nouveau projet nommé Eternos.
Celui-ci est décrit comme un petit supemarché mondial et hypersécurisé où commerce de cocaïne, vente de faux passeports et blanchiment d'argent pourront se faire à l'abri des regards indiscrets.
Risque d'escroquerie
Comme l'explique Coindesk, cette ICO est en pratique proche d'une levée de fonds traditionnelle, mais adossée à une cryptomonnaie. Hydra souhaite émettre 1.470.000 tokens pour 100 dollars pièce [90 euros]. Cette somme représenterait 49% de l'investissement nécessaire à la création d'Eternos.
Hydra promet à ses investisseurs de coquets dividendes: 0.00333333% des revenus de la plateforme –soit, selon elle, 500 dollars mensuels par token pour les personnes en disposant de 100 ou plus. Eternos pourrait ainsi générer 15 millions de dollars de chiffre d'affaires mensuel.
Hydra n'est pas une petite chose perdue dans un recoin interlope du cyberespace. Le site affirme disposer d'une base de plus de 3 millions de comptes, et 100.000 transactions y seraient effectuées chaque jour.
Certains observateurs notent cependant que l'illégalité totale de ses activités expose les investisseurs à une éventuelle mauvaise surprise: l'ICO d'Hydra pourrait n'être qu'un exit scam, une arnaque finale destinée à détrousser quelques milliers de candides avant de disparaître dans la nature, les poches bien remplies.