Les open spaces sont supposés avoir de nombreux avantages, surtout pour les employeur·euses. Ils prennent moins de place que les bureaux individuels et coûtent donc moins cher. Il facilient le contrôle ou la surveillance et encouragent le dialogue et la coopération entre les employé·es, entre qui il n'y a plus de barrières.
Toutefois, une flopée d'études se sont penchées sur les conséquences que peut avoir cette organisation spatiale de l'entreprise sur les salarié·es, à la fois sur leur manière de travailler, mais aussi sur leur bien-être. Et ce qui en ressort n'est pas vraiment en leur faveur.
Premièrement, la coopération entre collègues. Sans frontière physique, l'idée est que les conversations soient plus naturelles, plus spontanées, et que cela devrait mécaniquement amener à plus de travail d'équipe et d'intelligence collective. Seulement il semblerait, selon une étude d'Harvard publiée en 2018, que les personnes qui travaillent en open space auraient en fait moins d'interactions en face-à-face avec leurs collègues.
Dans un open space, il est très facile de se laisser distraire. Or, revenir à son travail après avoir été interrompu·e peut prendre jusqu'à 25 minutes, et une interruption de quelques secondes seulement peut doubler le nombre d'erreurs.
Les scientifiques d'Harvard se sont rendu compte que les travailleurs et travailleuses en open space passent 73% moins de temps que les autres à interagir en personne avec leurs collègues, par peur de les déconcentrer. Au contraire, les contacts indirects –envois de mails et de messages instantanés– augmentent de 67%.
Effets pervers
Tous et toutes les employé·es ne sont pas touché·es de la même manière par les désagréments de l'open space. Être en permanence sous les yeux de ses collègues nous rend plus conscient·e de notre propre image. Et évidemment, cette pression du regard touche démesurément les femmes.
Une autre étude publiée en 2018 a constaté qu'en open space, les femmes «sont particulièrement anxieuses de la manière dont elle sont regardées constamment». Ce qui les pousse à s'habiller différemment.
Dans des témoignages recueillis par Fast Compagny, des travailleuses ont raconté comment elles évitent certaines parties de leur lieu de travail, et comment l'organisation en open space les empêche de disposer d'un espace où elles peuvent s'isoler et échapper au harcèlement. Une étude qui fait écho à la manière dont étaient traitées les femmes dans les rédactions de Vice ou France Info par exemple.
Pour couronner le tout, les open spaces seraient des nids à germes. Des scientifiques suédois·es ont remarqué, en analysant 1.852 entreprises, que les open spaces facilitent la propagation de maladies. De plus, puisque les microbes se transmettent plus facilement, même une maladie bénigne pousse les empoyé·es à prendre un congé maladie, réduisant ainsi la productivité globale.