La plateforme regorgerait de nourriture provenant de poubelles. | Paweł Czerwiński via Unsplash
La plateforme regorgerait de nourriture provenant de poubelles. | Paweł Czerwiński via Unsplash

Sur Amazon, vous achetez parfois des déchets

De nombreux vendeurs font passer des produits trouvés dans les ordures pour des articles légitimes.

Presque n'importe qui peut ouvrir une boutique sur Amazon et vendre à sa guise à peu près n'importe quoi. Même des produits directement issus de vos poubelles? Probablement. C'est en tout cas ce qu'affirment des journalistes du Wall Street Journal, qui ont réalisé une enquête immersive.

Alerté par des vidéos YouTube où des personnes affichaient fièrement leurs trouvailles au fin fond de bennes à ordures pour ensuite les mettre en vente sur Amazon, le journal américain s'est penché sur le sujet et, surprise, a découvert que nombre d'internautes procèderaient de la sorte.

Bibelots, lot d'humidificateurs, jeux vidéo, jouets ou encore nourriture, les vendeurs interviewés ne reculent devant rien pour vendre des déchets et bien sûr dégager un petit profit tout trouvé lors de la revente. Ils parviennent à passer entre les mailles du filet de contrôle d'Amazon, qui semble jusqu'ici n'y voir que du feu.

Afin de vérifier s'il était si facile de vendre des objets sortis du dépotoir, les journalistes ont mis la main à la pâte –ou plutôt à la poubelle. Après avoir extrait un pot de lait caillé au citron, de la marmelade, un masque d'Halloween et bien d'autres objets de bennes à ordures, ils les ont mis en vente sur la plateforme.

Comme le veut la procédure, les produits ont été nettoyés, emballés et envoyés dans un entrepôt d'Amazon pour vérification. Verdict: aucune question sur la provenance ou sur la date de péremption, et les produits récupérés ont passé sans encombre tout le processus d'inscription.

Contrôle défaillant

Amazon n'exerce en fait qu'un contrôle limité sur ce marché de revente reliant les acheteurs à des millions de marchands à travers le monde. Ce sont des employé·es d'entrepôts qui doivent manuellement identifier les produits problématiques, avant de passer la main à des ordinateurs.

Ce travail est fastidieux et alors que les salarié·es doivent parfois vérifier des centaines d'articles par heure, la tentation est grande de laisser passer des objets non conformes. «La plupart du temps, j'ignorais les choses cassées», admet Chris Grantham, un employé de l'entreprise américaine.

Certain·es vont jusqu'à modifier les dates d'expiration des produits périmés dans l'ordinateur pour éviter d'avoir à procéder à une mise de côté du produit, qui s'avère être un vrai casse-tête informatique.

Le Wall Street Journal est allé encore plus loin, en analysant quelque 45.000 commentaires publiés sur Amazon en 2018 et 2019. Parmi eux, les journalistes ont repéré près de 8.400 commentaires sur 4.300 listes d'aliments, de maquillage et de médicaments en vente libre avec des mots-clés suggérant qu'ils étaient non scellés, expirés, moisis, collants ou déjà utilisés.

On trouve par exemple un rouge à lèvres arrivé sans emballage, taché et moisi ou une barre protéinée recouverte de champignons blancs. Les acheteurs insinuent que ces deux produits proviennent directement d'une poubelle.

Amenée à réagir face à ces accusations, Amazon a déclaré avoir mis à jour sa politique pour explicitement interdire la vente d'articles retirés des ordures.

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