Alors que la pandémie de Covid-19 frappe de plein fouet les États-Unis, la course pour trouver un traitement ou un vaccin bat son plein. À ce jour, aucun médicament contre le virus n'a prouvé son efficacité ou a été autorisé à la vente, hors prescription et cas particuliers.
Cela n'a pas empêché, sur les sites de commerce en ligne comme Alibaba, Amazon ou eBay, la vente de soit-disant remèdes miracles, comme le raconte journal espagnol El País.
Des centaines d'annonces concernant des molécules telles que la chloroquine, le favipiravir ou l'umifénovir sont apparues ces dernières semaines, selon une étude de l'entreprise espagnole Smart Protection, spécialisée dans les contenus illégaux en ligne.
Le 23 mars, alors que Boris Johnson mettait en place le confinement au Royaume-Uni, Smart Protection a constaté une multiplication par deux des offres illégales de médicaments sur eBay. En Italie sur Amazon, les ventes de substances ont été quintuplées depuis le début du confinement. Même constat en Espagne, avec plus de 4.000 résultats de médicaments frelatés.
Tout cela est bien souvent illégal puisque la chloroquine, le favipiravir et l'umifénovir, entre autres, ne doivent être achetés que sur prescription et présentent des effets secondaires pouvant dans certains cas être mortels. Smart Protection, qui travaille depuis en étroite collaboration avec les autorités espagnoles, alerte par ailleurs sur le fait que ces médicaments peuvent être factices.
«En réalité, ce qu'ils vendent sont des médicaments contrefaits, sans le bon principe actif ou avec des principes actifs trafiqués ou toxiques pour la santé, mais avec l'apparence et l'emballage des médicaments autorisés qu'ils imitent», a depuis déclaré la Organización de Consumidores y Usuarios [Organisation des consommateurs et usagers].
Côté médical, l'Agence espagnole des médicaments et des produits sanitaires et l'Agence européenne des médicaments ont mis en garde contre la dangerosité d'acheter ce genre de médicaments sur internet.
L'arnaque contre-attaque
En réaction, et face à la montée des prix des gels désinfectants et des masques, certaines plateformes de commerce en ligne tentent de réguler les annonces de produits sanitaires.
Mais les vendeurs et les vendeuses de produits factices ou illégaux ont plus d'un tour dans leur sac. Depuis peu, raconte El País, certain·es utilisent des codes pour déjouer les mécanismes des plateformes et des autorités.
Par exemple, il suffit de rechercher le code 155213-67-5 ainsi qu'un mot-clé pour trouver des annonces de ritonavir, un médicament antirétroviral. Certains annonceurs emploient aussi des mots spécifiques tels que «korona virus», «Wuhan virus» ou «corona 19».
La guerre contre les arnaques en ligne est donc loin d'être terminée. Et celles et ceux qui, dans la panique, voudraient jouer aux apprentis médecins pourraient perdre beaucoup d'argent –et leur vie au passage.