L'un des points faibles de la vente en ligne, comparée à la vente en boutique, est que l'on ne peut jamais être tout à fait sûr de ce que l'on achète. Couleur différente de celle des photos, matériaux de mauvaise qualité, taille incorrecte… les raisons de rendre un produit commandé sont nombreuses.
Résultat, selon les différentes estimations, le taux de retour des articles achetés en ligne avoisine les 20%, à peu près le double des retours du commerce physique. Pour une entreprise comme Amazon, qui traite plus de deux milliards de colis chaque année, cela représente donc une quantité gigantesque de produits.
Inspecter ce qui ne va pas, puis jeter ou ré-empaqueter et remettre en vente peut donc rapidement coûter très cher. C'est pour cela qu'Amazon, comme d'autres sites de e-commerce, font appel à des sites de liquidation d'inventaire. Ces entreprises reprennent en gros des articles retournés, puis les revendent par lots aux enchères.
L'idée est que le prix du lot peut être bien inférieur à l'addition des articles qu'il contient. Certains acheteurs sont des grosses entreprises de revente, qui «dépensent des millions par mois».
Beaucoup d'autres en revanche sont des particuliers, qui veulent tenter d'acheter puis de revendre quelques palettes afin de réaliser un petit bénéfice, explique au Wired britannique Giorgio Vitale, un cadre de B-Stock, une entreprise de liquidation de retours.
Les bonnes affaires du confinement
Pour les compagnies comme B-Stock, le business est en ce moment florissant. Le nombre de retours a augmenté au même rythme que l'explosion des commandes en ligne, elle-même due à la pandémie de Covid-19.
Il est possible de faire une bonne affaire. Neil Barker raconte à Wired qu'après avoir dépensé 3.983 euros pour quatre lots d'électroménager, il a reçu une cinquantaine d'aspirateurs qui, s'ils étaient neufs, vaudraient autour de 22.700 euros. En vendant les appareils viables sur eBay pour 60% de leur prix initial, il espère ainsi pouvoir doubler son investissement.
Il existe néanmoins un risque réel de se faire avoir, car il n'y a aucune garantie que les produits achetés soient fonctionnels ou en bon état. Il faut parier que la majorité des retours aient été effectués malgré un bon état de marche ou pour un défaut mineur, d'autant qu'il est parfois impossible de s'assurer précisément de la provenance des lots.
Jay, un revendeur britannique, explique ainsi qu'après avoir commandé un lot acheté à un vendeur de jeux vidéo, quasiment tout était hors d'état. Et cette-fois, impossible de retourner quoi que ce soit.