Un combattant taliban monte la garde devant le marché Sarai Shahzada, à Kaboul, le 5 septembre 2021. | Aamir Qureshi / AFP

Un combattant taliban monte la garde devant le marché Sarai Shahzada, à Kaboul, le 5 septembre 2021. | Aamir Qureshi / AFP

Le désastre économique qui attend l'Afghanistan

Comment les talibans peuvent-ils procéder pour maintenir le pays à flot?

Farine, huile, pain, riz: le prix des biens de première consommation augmente chaque jour en Afghanistan. Déjà fragile, l'économie afghane a violemment plongé dans la crise après la prise de pouvoir éclair des talibans.

La valeur de l'afghani, la monnaie du pays, a brusquement baissé en août et rien n'indique que la situation puisse s'inverser dans les jours à venir. Le retour au pouvoir des talibans après le retrait des États-Unis a entraîné la rupture d'à peu près toutes les relations internationales du pays.

États-Unis, Union européenne, FMI, Banque mondiale... La majorité des aides au développement destinées à l'Afghanistan sont pour l'instant suspendues. Or, l'économie afghane est largement dépendante de ces aides, qui représentaient en 2020 plus de 42% de son PIB, et les trois quarts de ses dépenses publiques.

Sous perfusion

De surcroît, le gouvernement taliban nouvellement constitué ne pourra aller piocher dans les réserves de la banque centrale afghane. Les réserves d'or, de devises étrangères et autres capitaux, qui représentent environ 10 milliards de dollars, sont en large majorité dans les caisses de banques américaines, hors de la portée du nouveau pouvoir en place.

Par conséquent, les banques commerciales afghanes se retrouvent avec des réserves de liquidités très basses. Beaucoup ont fermé ou n'ont plus aucun cash à fournir à leur clientèle; l'économie du pays repose pourtant en grande partie sur les transactions en liquide.

L'Afghanistan dispose bien de ressources minérales et d'hydrocarbures, dont beaucoup de lithium, un matériau utilisé pour construire des batteries électriques. Seulement, il sera très difficile pour les talibans, visés par de multiples sanctions internationales, de prendre part au commerce mondial.

Cette situation va probablement pousser un nombre croissant d'habitants vers la pauvreté, et soulever de vastes questions éthiques et pratiques chez les fournisseurs d'aide au développement.

D'un côté, continuer d'envoyer des fonds vers l'Afghanistan serait risquer de renforcer le régime taliban. De l'autre, y mettre fin risque de faire souffrir les civils encore un peu plus. Il y a fort à parier que ces aides seront l'un des principaux leviers de négociation avec les talibans.

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