Rien n'est jamais acquis. | Viktor Forgacs via Unsplash
Rien n'est jamais acquis. | Viktor Forgacs via Unsplash

Et si le Bitcoin valait zéro demain?

L'effet de contagion pourrait être catastrophique.

Ces derniers mois, la valeur du Bitcoin a grimpé à des niveaux stratosphériques, pour atteindre plus de 53.000 euros en avril. Même si le cours est un peu retombé depuis, il reste dix fois supérieur à ce qu'il était après le krach de 2018.

Régulièrement, pourtant, on nous prédit sa mort imminente. «Le Bitcoin est un pyramide de Ponzi», a ainsi affirmé en avril dernier Nassim Nicholas Taleb, le célèbre économiste auteur du Cygne noir.

Alors que certains anticipent un Bitcoin à un million de dollars d'ici quatre ans, de nombreux autres économistes sceptiques prédisent son effondrement total dans un avenir proche.

Mais après tout, est-ce vraiment si grave? Le Bitcoin n'est-il pas un simple outil de divertissement pour des boursicoteurs du dimanche? Si un krach n'aurait eu aucune conséquence significative il y a quelques années encore, la place croissance des cryptomonnaies dans l'économie pourrait aujourd'hui avoir des répercussions non négligeables, met en garde The Economist.

«La capitalisation boursière des cryptomonnaies est passée de 330 milliards de dollars il y a un an à 1,6 milliard de dollars aujourd'hui, soit à peu près l'équivalent du PIB du Canada, souligne le magazine. Plus de 100 millions de personnes en détiennent, soit environ trois fois plus qu'en 2018.»

Contagion

Le site a imaginé un scénario où le prix du Bitcoin s'effondrerait à zéro, par exemple en cas de piratage massif ou d'interdiction brutale par les régulateurs.

Avec une incitation à miner des Bitcoins réduite à zéro, il n'y aurait plus personne pour fabriquer de la nouvelle monnaie et vérifier les transactions, ce qui ferait tomber tout le système. «La valeur effacée va bien au-delà de la capitalisation boursière des actifs numériques, écrit The Economist. Un krach anéantirait également les investissements privés dans des entreprises de cryptographie comme ceux des bourses (37 milliards de dollars depuis 2010) ainsi que la valeur des entreprises de cryptographie cotées (environ 90 milliards de dollars).»

La contagion pourrait ensuite se propager à d'autres actifs financiers. 90% de l'argent investi dans le Bitcoin est ainsi dépensé en produits dérivés, et des liquidations massives pourraient amener à un écroulement boursier. Enfin, un effondrement des cryptomonnaies pourrait dissuader les investisseurs de prendre des risques sur d'autres actifs «exotiques», ce qui nuirait à l'innovation.

Il s'agit là d'un scénario noir, reconnaît The Economist. Le Wall Street Journal, qui s'est essayé à un exercice similaire en mai, relativise lui l'effet domino qui pourrait suivre la disparition du Bitcoin. «La plupart des gens ne possèdent pas de Bitcoin et les cryptomonnaies sont isolées du reste de l'économie», affirme Joshua Gans, économiste de l'université de Toronto.

Mais c'est de moins en moins vrai. Goldman Sachs prévoit ainsi de se lancer dans le trading de cryptomonnaies et Morgan Stanley propose à présent du Bitcoin à ses plus riches clients. Tout le monde n'est pas effrayé par les oiseaux de mauvais augure.

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