Le 1er janvier 2021, date butoir du Brexit, approche à grands pas. Aucun accord entre le Royaume-Uni et l'Union européenne ne semble pourtant pointer le bout de son nez. La City, le quartier des affaires londonien, a donc commencé a faire ses valises.
Les sociétés financières britanniques ne disposent à cette date d'aucune garantie quant aux modalités de leur accès au bloc européen. Dès l'an prochain, elles risquent de perdre la possibilité d'offrir aussi librement qu'auparavant leurs services à leur clientèle de l'Union. Ces frictions pourraient virer au cataclysme: selon Bloomberg, les opérations européennes représentent environ un quart des revenus de la City.
Toutes ces firmes se voient donc forcées de délocaliser une partie de leurs activités vers des pays membres de l'UE. La branche analyse du cabinet d'audit Ernst & Young (EY), qui suit 222 des plus grandes entreprises financières anglaises, estime que près de 1.300 milliards d'euros d'actifs financiers ont d'ores et déjà migré vers le continent.
C'est que le début
EY estime aussi qu'environ 7.500 emplois ont été redéployés dans l'UE. La France n'est pas la destination la plus courue puisque les grandes gagnantes sont Dublin, Luxembourg et Francfort.
«Alors que nous approchons rapidement de la fin de la période de transition, les entreprises mettent en place les dernières étapes de leur plan Brexit, y compris les délocalisations», explique à Bloomberg Omar Ali, un cadre d'EY.
Selon lui, ces mouvements humains et financiers ne sont que le commencement d'une migration plus massive encore. «Tout cela se déroule malgré la pandémie et les restrictions de déplacements. Beaucoup d'entreprises sont donc encore dans l'expectative, et toute une série de nouvelles délocalisations pourraient avoir lieu bientôt», détaille Ali.
Pour l'instant, Londres conserve sa couronne de capitale financière de l'Europe. Mais si, comme le prédit EY, les entreprises de services financiers poursuivent leur exil vers l'Europe, la City risque de perdre beaucoup de sa superbe.